A Gstaad, ceux qui écoutent attentivement quand les arbitres annoncent les scores auront fait ce constat: ces annonces se font d'abord en français puis en anglais. L'allemand est totalement absent, alors qu'il est pourtant la langue officielle à Gstaad, village situé entièrement dans la partie alémanique de la Suisse. Pourquoi?
«C'est marrant que vous posiez la question!», sourit Jean-François Collet, directeur du tournoi.
Le boss de la boîte Grand Chelem Event enchaîne:
D'autant plus que «la majorité du public, selon nos statistiques, vient de l'Oberland bernois et est germanophone», précise Jean-François Collet. Il explique que «sur le circuit ATP, en tout cas en Europe, ce sont les tournois eux-mêmes qui choisissent la langue des annonces des arbitres (à côté de l'anglais)». Ces derniers doivent ensuite s'y plier et, donc, apprendre quelques mots – en tout cas les scores – dans des langues étrangères.
On pouvait imaginer que la raison de cet effacement de l'allemand au profit du français était due au fait que Grand Chelem Event est une société romande, qui emploie d'ailleurs beaucoup de bénévoles francophones à Gstaad. Ce n'est donc pas le cas, puisque l'entreprise basée à Renens (VD) n'a fait que perpétuer une habitude.
Et Jean-François Collet n'avait aucune envie d'imposer la langue de Molière à Gstaad, lieu situé à moins de dix kilomètres de la frontière linguistique. «Notre événement, c'est un bon mix entre francophones et germanophones. La cohabitation est excellente. En 18 ans, nous n'avons pas eu le moindre problème», se réjouit-il.
Dès l'année prochaine, les arbitres non germanophones risquent toutefois d'en rencontrer quelques-uns, la langue de Goethe n'étant pas réputée pour être la plus simple. Mais ils peuvent déjà s'estimer heureux d'échapper à l'encore plus complexe bärndütsch.