Il faudra un concours de circonstances extraordinaire pour que l'Open d'Australie, déjà sous la pression d'une annulation l'an dernier, échappe à l'obligation vaccinale pour tous ses accrédités: joueurs, arbitres, journalistes, cordeurs, etc.
Selon le quotidien «The Age», le tournoi négocie une voie subsidiaire pour les non-vaccinés, une voie certes peu engageante (quarantaine stricte de 14 jours, tests PCR quotidiens), mais l'Etat de Victoria, historiquement l'un des plus restrictifs au monde en matière de lutte anti-Covid, ne manifeste à ce jour aucune mansuétude.
Le Victoria impose déjà la double dose à 1,25 millions de ses citoyens d'ici au 30 novembre, un ultimatum qui concerne les sportifs professionnels dans leur ensemble, mais aussi les policiers, les avocats ou les chauffeurs Uber. Lui-même soumis à la vaccination obligatoire, le gouvernement entend appliquer cette mesure à tous les tennismen étrangers, sans aucune distinction de rang ou de statut.
Parmi les fortes têtes du circuit, Stefanos Tsitsipas (ATP 3), Andrey Rublev (ATP 5), Aryna Sabalenka (WTA 2) et Elina Svitolina (WTA 7) ne sont toujours pas vaccinés, mais avouent y réfléchir.
Novak Djokovic (ATP 1), tourné vers d'autres croyances, d'autres formes de médecine, reste farouchement opposé à la vaccination, et ceux qui le connaissent bien ne seraient «pas surpris» que, in fine, ses convictions personnelles l'emportent sur ses ambitions de remporter l'Open d'Australie. En clair: il ne fera peut-être pas le voyage.
Rappelons que si l'Australie prévoit de se réouvrir au trafic international, l'accès restera interdit aux non-australiens jusqu'au début 2022, sans date connue à ce jour. En conséquence, tous les participants au tournoi (du 17 au 30 janvier) devront emprunter un vol charter spécialement affrété, puis respecter une quarantaine de sept jours dans un hôtel officiel, sans contact avec l'extérieur (pas de fenêtre, plateaux repas déposés devant la porte, etc.), excepté pour les joueurs et les plages d'entraînement qui leur seront attribuées.
Les journalistes sont prévenus que le pack sanitaire (vol + quarantaine) leur coûtera entre 5000 et 10 000 francs, un prix dissuasif, sinon rédhibitoire, pour la quasi totalité de la presse écrite.