Le 5 juin, le FC Aarau publie un communiqué qui, à première vue, semble tout à fait ordinaire: le club de Challenge League annonce l'engagement définitif jusqu'en 2028 du milieu de terrain Sofian Bahloul, prêté par le club autrichien d'Altach les six derniers mois, après avoir levé l'option d'achat. Problème: depuis cette annonce, Bahloul n'est venu à aucun entraînement et ne donne aucune nouvelle...
Le même jour, le Français (25 ans) commente la publication du FCA sur les réseaux sociaux par trois points d’interrogation «???», puis lance, en réponse à un internaute, de lourdes accusations:
Des accusations que le club rejette catégoriquement. Selon le FCA, Bahloul avait déjà donné son accord pour un engagement jusqu’en 2028 lors du dernier mercato d’hiver, accord entériné par une signature. Depuis, aucune volonté de départ n’avait été exprimée en interne par le joueur – jusqu’à cette soudaine sortie sur les réseaux sociaux.
Mais une chose est désormais claire depuis ces publications de Sofian Bahloul: bien qu’il s’intégrerait parfaitement dans le nouveau système de jeu de l’entraîneur Brunello Iacopetta, le natif de Nantes ne portera plus le maillot d’Aarau, et ce malgré son contrat.
Depuis la reprise de l’entraînement, le 23 juin, Bahloul est officiellement considéré comme un joueur en grève. Il se trouve actuellement en France et n’a donné aucune explication à son absence, malgré les rappels à l’ordre du club. Ce cas soulève une question: les clubs sont-ils impuissants face à des joueurs qui cherchent à forcer une rupture de contrat? Ou disposent-ils de leviers pour faire pression?
Suzanne Marclay-Merz, juriste et membre du conseil d’administration du FC Aarau, ne souhaite pas s’exprimer dans le détail sur les mesures concrètes engagées par le club à l’encontre de Bahloul. Mais elle rappelle de manière générale:
On peut donc facilement imaginer que le FC Aarau a d’ores et déjà pris ces mesures juridiques à l’encontre du Français, à savoir la suspension du salaire et l'envoi d’une amende.
Une situation déplaisante que le club souhaite résoudre au plus vite. En coulisses, une séparation avec Bahloul est activement recherchée. Selon nos informations, un transfert pourrait intervenir avant le début de saison (le 26 juillet contre Bellinzone). Un transfert grâce auquel le FCA espère percevoir une indemnité. Toutefois, les déclarations publiques de Bahloul ont fortement déprécié sa valeur sur le marché, et le club ne réalisera plus de bénéfice significatif avec le milieu de terrain de 25 ans.
Du côté du footballeur tricolore, c’est son agent qui fait office d’interlocuteur avec le directeur sportif argovien, Elsad Zverotic. Le joueur, lui, refuse tout contact avec les dirigeants du club, y compris avec l’entraîneur Brunello Iacopetta, qu’il n’a plus recontacté. Pourtant, c’est bien Bahloul qui, l’hiver dernier, avait sollicité un transfert à Aarau en appelant Iacopetta, avec qui le Français avait déjà travaillé au FC Wil.
«Brunello, c’est comme un père pour les joueurs. Il nous transmet l’amour du travail et l’envie de se battre pour l’équipe, et aussi pour lui», s’enthousiasmait Bahloul en mars dans une interview donnée à l'Aargauer Zeitung. Et d’ajouter, tout en flattant son nouveau club:
Adaptation en français: Yoann Graber