Xhaka s'est longtemps tu, il a eu besoin de temps pour digérer la sortie manquée à Doha. Après de courtes vacances en famille, il s'est préparé à Londres pour la deuxième partie de la saison de Premier League. Au cours d'un long entretien téléphonique, le milieu de terrain aux 111 sélections a démontré son envie de poursuivre en équipe nationale et son mépris des critiques.
Granit Xhaka, avez-vous réussi à vous intéresser à la suite du Mondial après l'élimination amère de la Suisse?
J'ai regardé tous les matches. On aurait pu difficilement imaginer une finale plus spectaculaire. C'était grandiose, wow! Les Argentins ont cherché le k.-o. comme contre les Pays-Bas. Et si Martinez n'avait pas réussi son incroyable parade à la 123e minute, les Argentins auraient quitté le terrain amers.
Parlons de la Suisse. Que reste-t-il après la débâcle contre le Portugal?
Très franchement, j'ai eu besoin de plusieurs jours pour digérer ce résultat. Ce fut un match totalement bizarre. Déjà la grande différence dans la performance de nos courses est criante. Les Portugais ont couru dix kilomètres de plus. En jouant ainsi, on n'a aucune chance dans un 8e de finale normal.
Comment cela a-t-il pu se passer?
Comment, pourquoi? Evoquer des raisons tactiques est trop simple pour moi. La capacité de courir n'a rien à voir avec la tactique. C'est mon opinion. Ma frustration reste grande parce que je suis persuadé qu'on avait vraiment une bonne occasion de stopper les Portugais. C'est pourquoi c'est si difficile d'accepter l'ampleur de la défaite.
La question du pourquoi subsiste. L'engagement dans ce moment le plus important du Mondial est confus.
Les Portugais étaient plus frais, plus reposés. Ils avaient changé huit postes par rapport à leur dernier match de poule. Nous avions des joueurs touchés, mais peu d'autres options. Et c'est clair: le duel intensif contre les Serbes nous a coûté beaucoup de force et d'énergie sur le plan mental.
Votre rôle de capitaine a été critiqué par certains commentateurs. Comment encaissez-vous la critique?
Je ne veux pas y prêter attention et commenter ces paroles. Si certains ont le sentiment que je ne suis pas le bon capitaine, cela ne me préoccupe pas.
Vous restez capitaine ?
Je ne suis pas né capitaine, le brassard n'est pas le fruit d'un bon match; derrière se cache un travail de longue haleine. Personne en Suisse ni à l'étranger ne peut me montrer du doigt en avançant que j'en ai pas assez fait. Je suis très fier de mon parcours. Et les experts ne doivent jamais oublier une chose: en football, tout se décide sur le terrain et rien dans les studios de télévision. (fxp-fr-sda-rtp/ats)