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Les billets personnalisés pourraient être abandonnés

Les fans de football ne veulent pas donner leur nom pour aller au stade.
Les fans de football ne veulent pas donner leur nom pour aller au stade.Image: keystone

Les billets personnalisés pourraient être abandonnés

Il n’y aura vraisemblablement pas de base légale pour les billets personnalisés en Suisse. Le Conseil national freine le projet même si certains continuent à le défendre.
12.04.2025, 15:4912.04.2025, 15:49
Michael Graber
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La saison de football suisse entre dans la dernière ligne droite. Et alors que la lutte pour le titre est plus ouverte que jamais, en coulisses, peu de choses changent: les tensions entre les fans, la ligue et les autorités restent vives. Le point de discorde concerne la façon de lutter contre la violence autour des matchs de football.

La Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la justice et de la police (CCDJP) souhaiterait introduire des billets personnalisés. L'entrée au stade ne serait ainsi possible qu’avec un billet portant un nom imprimé et une vérification d'identité à l’entrée. Cette mesure rencontre une forte opposition de la part de la ligue de football, des clubs et des fans. Jusqu’à présent, la CCDJP a malgré tout réussi à faire avancer son projet, même face à cette résistance unie.

Mais cette semaine, elle a subi un sérieux revers. La commission de sécurité du Conseil national a rejeté de manière claire une motion qui devait poser les bases légales pour introduire ces billets personnalisés. L’idée était que l’identité de l’acheteur soit comparée à la base de données des hooligans dès l’achat du billet. Si le nom y figure, aucun billet ne serait délivré.

Rapprochement entre les clubs et les autorités

Karin Kayser-Frutschi, membre du gouvernement nidwaldien et coprésidente de la CCDJP, déclare:

«Si le Parlement ne soutient pas cette motion, l’introduction des billets personnalisés sera nettement plus difficile»

Elle garde toutefois l’espoir qu’une majorité finira par se dessiner.

Le Conseil des États (chambre haute) avait largement approuvé la proposition tandis que le Conseil fédéral, lui, restait sceptique. «Nous avons besoin de cette base légale», affirme Kayser. Cela permettrait d’éviter une réglementation disparate d’un canton à l’autre – dans le canton de Lucerne, par exemple, une initiative est en cours pour exiger les billets personnalisés à l’échelle cantonale. «Ces billets nous aident beaucoup à identifier les auteurs isolés», insiste Kayser, ajoutant que c’est d’ailleurs une demande régulière des clubs. Elle ne comprend donc pas bien leur opposition actuelle.

Regierungsraetin Karin Kayser-Frutschi, Co-Praesidentin der Konferenz der Kantonalen Justiz- und Polizeidirektorinnen und -direktoren spricht bei einer Veranstaltung zum Internationalen Tag der Frau i ...
Karin Kayser-Frutschi, membre du gouvernement nidwaldien et coprésidente de la CCDJP.Keystone

L’an dernier, le modèle de cascade (un système de sanctions progressives) avait provoqué une rupture entre la ligue et la CCDJP. Ce conflit public avait été suivi d’une longue période de silence, mais aujourd’hui, un rapprochement est en cours, selon Kayser. Elle juge par ailleurs que la saison actuelle se déroule globalement bien.

Kayser refuse toutefois l’idée qu’un renoncement aux billets personnalisés, dans un esprit de compromis, puisse être envisagé. Selon elle, la demande émane de la population – dans certains cantons, la pression est forte. Elle reconnaît néanmoins:

«Si cette motion est rejetée, il faudra clairement revoir notre copie»

Du côté de la ligue, on se montre globalement satisfait du rejet par la commission. «Il semble que nos arguments aient été entendus, en plus des préoccupations liées à la protection des données», déclare Claudius Schäfer, président de la ligue. Il estime que la mesure serait disproportionnée et doute également de son efficacité. Pour la ligue, il est essentiel de prévenir la violence par tous les moyens possibles, mais les billets personnalisés ne résoudront pas les problèmes.

Claudius Schaefer, CEO, von der Swiss Football League, SFL, orientiert an einer Pressekonferenz ueber die Abstimmung zu den geplanten Playoffs, am Freitag, 11. November 2022, in Bern. Die Swiss Footba ...
Claudius Schäfer, président de la ligue.Keystone

Schäfer souligne que la ligue est toujours ouverte à un «dialogue constructif». Cependant, elle ne souhaite toujours pas revenir au modèle de cascade qui a «échoué», d'après Schäfer. Selon lui, chaque fois que des fermetures de secteurs ont été imposées récemment, cela n’a fait qu’augmenter les problèmes pour la police et autour des stades.

«Nous voulons des mesures qui apportent des solutions, pas qui posent problème»
Claudius Schäfer, directeur général de la Swiss Football League.

Deux matchs sous haute tension

Schäfer constate lui aussi une tendance positive dans le football de haut niveau: «Il y a de moins en moins d’incidents dans et autour des stades.»

Le week-end dernier, près de 100 000 personnes ont assisté aux matchs de Super League sans qu’aucun incident notable ne soit signalé. Il précise toutefois qu’il n’existe aucune garantie qu’il n’y aura pas, à l’avenir, des incidents isolés – ce type de problématique fait partie intégrante de la société.

Ce week-end, deux matchs très chargés émotionnellement sont au programme: Zurich contre Bâle (samedi à 20h30) et Sion contre Servette (dimanche à 16h30). Ce sera l’occasion pour les fans de faire eux-mêmes de la publicité pour des mesures moins strictes.

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