Kirill Mogel se souviendra longtemps de ce 10 août 2025. Et pas seulement parce que cet attaquant du Dinamo Barnaoul (quatrième division russe) a marqué un goal important contre Orenburg-2, qui a permis à son équipe de s'imposer 2-0.
Non, cette date restera surtout gravée pour la blessure aussi douloureuse qu'improbable qu'il a subie. Le jeune homme de 22 ans a célébré sa réussite en réalisant un salto arrière. Enfin presque... Il n'a jamais réussi à faire en entier son acrobatie: au lieu de terminer les pieds joints, au sol, il s'est fracassé les genoux sur le gazon.
Résultat? Une sortie immédiate du terrain et des examens à l'hôpital, qui ont révélé une grave blessure (rupture du ligament croisé du genou, selon le site Transfermarkt). Le Russe va ainsi rater le reste de la saison, comme le révèle le site sportnews.az.
Si ça peut le consoler un peu: il n'est de loin pas le premier footballeur à se blesser en fêtant un but. La preuve avec les exemples suivants.
D'habitude, la douche après le sport est un moment agréable. Mais pas sûr que Sofiane Diop ait beaucoup savouré son passage sous le pommeau, le 5 février 2023. Sous l'eau chaude, ses genoux ont dû piquer et lui causer quelques démangeaisons. La faute à une célébration de but ratée.
Juste après avoir ouvert le score pour Nice face à l'OM à la 38e minute (victoire niçoise 3-1), l'attaquant des Aiglons a fêté sa réussite d'une glissade sur les genoux. Problème: le gazon était semble-t-il trop sec et, au lieu de glisser, Diop s'est écorché les genoux. Un zoom laissait voir une grosse éraflure avec du sang.
Heureusement, rien de bien méchant pour le jeune Niçois (22 ans à l'époque), sinon les petites piques de Thierry Henry en direct sur Amazon Prime:
Mais toutes les célébrations ratées de footballeurs ne se sont pas terminées en rigolade. Certaines ont causé de grosses blessures, voire même la mort. En octobre 2014, un jeune Indien a perdu la vie en retombant sur la tête après un salto arrière suite à son but dans un championnat régional. Le Russe Kirill Mogel pourra dire qu'il s'en est finalement bien tiré, lui...
Sans connaître pareille tragédie, des stars du ballon rond ont aussi eu de grosses frayeurs (et de gros bobos). En Suisse, tout le monde se souvient du cas pour le moins choquant de Paulo Diogo. Le 5 décembre 2004, le milieu de terrain de Servette s'accroche aux grillages du stade du Breite à Schaffhouse pour fêter avec les fans grenat sa passe décisive. Mais son alliance reste coincée dans le métal et lui arrache un bout de doigt. Les médecins n'arriveront pas à le lui recoudre et devront amputer une partie de son annulaire.
En 2017, le milieu de Hambourg Nicolai Müller a, lui, été éloigné des terrains pendant sept moins. La raison? Une rupture du ligament croisé du genou droit venue ponctuer une série de tours sur lui-même après sa réussite. Le malheureux n'a pas vu le poteau de corner derrière lui et s'est encoublé dessus.
Et justement, certains coachs ont préféré prévenir que guérir. Guy Roux (86 ans) en fait partie. L'emblématique ancien entraîneur de l'AJ Auxerre (entre 1961-2005) avait interdit à son buteur star, un certain Djibril Cissé, de continuer à faire des acrobaties pour célébrer ses pions. «Je l'avais fait sous forme de blague», rembobine au téléphone le technicien champion de France 1996, joint par watson.
Si la manière était douce, le message n'en était pas moins sincère: Guy Roux craignait de devoir se priver de joueurs pour une raison aussi bête qu'une blessure après une célébration. Et son discours a passé auprès de Djibril Cissé. «Il l'avait accepté, et il avait quasiment arrêté de faire son saut périlleux», se souvient le légendaire coach auxerrois.
Plus récemment, en 2016, c'est le président de la fédération gabonaise qui a demandé à l'attaquant vedette de la sélection et actuellement à Marseille, Pierre-Emerick Aubameyang, d'arrêter les acrobaties.
De notre côté, on conseille fortement à Sofiane Diop de ne pas retenter de glissade sur les genoux si Nice joue sur un terrain synthétique, par exemple. Quant à Kirill Mogel, l'acrobate maladroit, il aura tout le temps de sa longue convalescence pour réfléchir à une célébration originale mais moins risquée.
Cet article est adapté d'une première version publiée le 8 février 2023 sur notre site.