Max Verstappen est en sursis depuis sa manœuvre controversée au GP d'Espagne. Pour rappel, le quadruple champion du monde a d'abord ralenti pour laisser passer George Russell, comme il en avait reçu l'ordre, mais il a ensuite immédiatement réaccéléré et a fermé la trajectoire à la Mercedes, provoquant une collision.
Le Néerlandais a écopé pour cela d'une pénalité de dix secondes, et a donc été rétrogradé de la 5e à la 10e place de la course catalane, ne marquant qu'un seul point au classement des pilotes.
En plus de cette peine, Verstappen a été pénalisé de trois points sur sa super licence, ce qui porte le total de ses sanctions à onze sur l'année écoulée. Or selon le règlement de la FIA, si un pilote accumule douze points de pénalité sur une période glissante de douze mois, il est automatiquement suspendu pour le Grand Prix suivant.
Cela signifie que le pilote Red Bull est désormais à un point d'une interdiction de course. Il sera donc sous pression au Grand Prix du Canada à venir ce week-end, mais aussi en Autriche fin juin, avant de récupérer au lendemain de l'épreuve styrienne deux points sur son «permis».
Une nouvelle sanction dimanche sur le circuit Gilles-Villeneuve de Montréal serait une catastrophe pour Max Verstappen. D'abord parce qu'il est déjà largement distancé par Oscar Piastri et Lando Norris dans la lutte pour le titre mondial. L'écart s'accentuerait encore si le Néerlandais venait à ne pas se présenter sur la grille de départ du Grand Prix d'Autriche.
Ensuite parce qu'il est attendu là-bas en héros, son écurie courant sous licence autrichienne, tandis que le spécialiste des boissons énergisantes Red Bull a son siège à Fuschl am See, à proximité immédiate de Salzbourg.
Quand on connaît le tempérament de celui qui a longtemps été surnommé «Mad Max», on se dit que le risque de pénalité est réel. Cependant, Helmut Marko, le célèbre conseiller de l'écurie Red Bull, a déjà assuré auprès de Speedweek que l'équipe autrichienne ne manquera pas de marteler à son pilote de ne commettre aucun excès. Il y aura des «ordres d'équipe».
Depuis l'introduction du permis à points, en 2014, seul Kevin Magnussen a atteint le seuil des douze points de pénalité. Il avait alors manqué le Grand Prix d'Azerbaïdjan en septembre 2024.
Certains pilotes, comme Pierre Gasly, avaient été avant lui dans une position inconfortable. Or malgré la menace, et de nouveaux incidents minutieusement étudiés par les commissaires, le Français avait échappé à la sentence. Il pourrait en être de même avec Verstappen qui, compte tenu de son statut, pourrait bénéficier d'une certaine clémence en cas de pilotage agressif voire dangereux.
Mais même si le pilote Red Bull réussissait à se faire discret au Canada puis en Autriche, et à récupérer deux points sur son permis à la fin du mois de juin, la pression resterait intense pendant encore de nombreux mois. Max Verstappen demeurerait à seulement trois points d’une suspension, et il lui faudrait attendre le 27 octobre 2025 pour annuler une nouvelle pénalité.