Ce devait être une nouvelle galère, après le fiasco de l'an passé et ces quatre petits points au classement constructeurs. Les pilotes eux-mêmes pensaient vivre une saison ultra-compliquée. Il faut dire que Sauber a récemment affiché les temps les moins bons lors des essais hivernaux à Bahreïn, et se concentre sur 2026, année qui verra Audi entrer dans le jeu.
Mais finalement, les résultats n'ont pas du tout été décevants lors du premier Grand Prix du championnat du monde 2025, couru la semaine dernière à Melbourne. Nico Hülkenberg a terminé la course à la septième place, offrant ainsi six points à l'écurie de Hinwil, soit deux de plus que sur l'ensemble du précédent exercice.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Sauber devance même Ferrari au classement des équipes, après cette première étape australienne. «On ne l’avait pas vu venir, ça ne se présentait pas tellement bien», a d'ailleurs reconnu Hülkenberg dimanche à l'arrivée.
Il est vrai que le Grand Prix inaugural s'est disputé dans des conditions exécrables, dans lesquelles le vétéran allemand, 37 ans, a pu faire parler toute son expérience. Nico Hülkenberg a aussi bénéficié de six abandons et de l'excellente stratégie de son écurie pour être placé lorsque le drapeau à damier a été agité. Mais Sauber a aussi performé sur le sec, notamment lors des qualifications.
Le jeune Gabriel Bortoleto a fait bonne impression pour sa toute première séance en Formule 1. Le Brésilien a non seulement devancé Hülkenberg, mais en plus, il s’est hissé en Q2. Résultat: il était 15e sur la grille de départ ce dimanche. Son coéquipier, lui, s’est élancé en 17e position, et n’a manqué la Q2 que pour quelques centièmes.
Il est évident que l’écurie helvétique ne jouera pas les premiers rôles cette saison. Mais cette entame rêvée en Australie laisse entrevoir un exercice moins morose que le précédent, et autre chose qu’une dernière place au classement constructeurs. Surtout qu’à l’heure où Sauber vient d’enregistrer son meilleur résultat depuis 2022, et donc de l’ère Kick/Stake, une équipe inquiète grandement: Haas.
Il est bien sûr encore tôt pour tirer des conclusions définitives. Il apparaît cependant que l’équipe américaine, pourtant septième l’an passé derrière Alpine, manque cruellement de rythme. Ses pilotes ont vécu une qualification extrêmement difficile sur le circuit de l'Albert Park et ont terminé 13e et 14e du Grand Prix. Ils étaient les derniers encore en course.
Haas semble aujourd’hui autant stupéfait que déçu. «Ça a été une grosse surprise, la contre-performance de ce week-end, par rapport à ce qu'on avait fait à Bahreïn. (…) Je pense qu'on est tous déçus», a ainsi lâché Esteban Ocon au micro de Canal+. Compte tenu du peu de temps qui nous sépare du Grand Prix de Chine, l’écurie devrait encore rencontrer des difficultés sur le Circuit international de Shanghai ce week-end.
Et si, finalement, Nico Hülkenberg avait eu le nez creux en quittant cet hiver Haas pour Sauber?