Ces derniers jours, Ralph Stöckli a visité Los Angeles pour la première fois dans le cadre de ses fonctions de responsable JO à Swiss Olympic. L'objectif? Préparer les prochains Jeux d'été en 2028. Et dans la ville californienne, beaucoup de choses ont étonné Stöckli. D'autres l'ont fait réfléchir ou l'ont inspiré pour la candidature suisse aux JO d'hiver de 2038.
L'ancien curleur avance d'emblée le constat suivant:
Une donnée que le staff et aussi les athlètes, évidemment, doivent intégrer.
Certes, il reste encore presque quatre ans avant le début de ces Jeux de Los Angeles, le 14 juillet 2028. Mais Ralph Stöckli a été frappé par le fait qu'il n'a trouvé nulle part, dans cette immense zone urbaine, des indices de ce méga-événement à venir.
Le responsable de Swiss Olympic et sa petite équipe ont entrepris ce voyage sur la côte ouest des Etats-Unis dans le cadre du «Club of Six» (le club des six, en version française). Depuis des années, la Suisse collabore, en matière de JO, avec cinq autres pays: les Pays-Bas, la Belgique, la Norvège, la Suède et le Brésil.
A Los Angeles, il s'agissait en premier lieu de trouver des synergies en matière de préparation, d'entraînement et d'hébergement sur place. Le décalage horaire de neuf heures et les conditions climatiques très différentes de la Suisse pousseront nos athlètes à vouloir déjà passer les deux ou trois dernières semaines avant les compétitions sur place, histoire de s'acclimater.
Ralph Stöckli s'extasie lorsqu'il parle de l'infrastructure sportive en Californie du Sud. Pratiquement chaque lycée, collège et université bénéficie d'installations d'entraînement et de compétition ultramodernes. «On voit bien l'importance que revêt le sport de compétition dans le système scolaire américain et le rôle qu'il joue dans la transmission des valeurs», applaudit-il.
Los Angeles est une immense aire urbaine où se juxtaposent d'interminables districts autonomes. Autrement dit: les Jeux y seront décentralisés. Faire naître la cohésion et l'esprit unificateur que l'on a connus cet été dans le centre-ville de Paris restera donc une utopie dans la cité californienne. Et, contrairement aux JO dans la capitale française, il sera même impossible de se rendre à pied ou à vélo d'un site de compétition à l'autre.
Le choix du site pour les camps d'entraînement est certes illimité, mais il existe aussi un facteur assez restrictif: le coût pour utiliser les infrastructures. Ralph Stöckli précise:
Les collaborations comme celle de Swiss Olympic avec le «Club of Six» sont donc d'autant plus importantes.
Les responsables du projet de Jeux olympiques d'hiver 2038 en Suisse peuvent également regarder attentivement le business plan de Los Angeles 2028. En effet, ces Jeux californiens misent systématiquement sur un financement privé. Contrairement à notre pays, ce modèle d'affaires est à l'ordre du jour dans le sport américain. De quoi, peut-être, inspirer le projet helvétique.
Ralph Stöckli et son équipe n'étaient pas les seuls à se rendre en Californie pour une mission de reconnaissance. La commission de coordination du Comité international olympique (CIO) a également voyagé sur place pour se faire une idée.
Après sa visite, la représentante du CIO Nicole Hoevertsz s'est enthousiasmée pour les «installations sportives de classe mondiale, ultramodernes et emblématiques, qui seront mises à disposition pour les Jeux».
Elle a ajouté que la culture de l'innovation à Los Angeles peut dynamiser ces JO. Le chef du comité d'organisation, Casey Wasserman, a fait, lui, la promesse «d'organiser un événement extraordinaire». Mais, à moins de quatre ans de son coup d'envoi, on n'en voit pas encore beaucoup de choses.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber