Franjo von Allmen a créé une grosse surprise ce dimanche, en remportant la descente des Championnats du monde de ski alpin à Saalbach. Le Bernois de 23 ans succède ainsi à Marco Odermatt, pourtant grand favori mais qui a dû se contenter du 5e rang.
On fait davantage connaissance avec le nouveau champion du monde, en 5 points.
Franjo von Allmen prend son premier départ en Coupe du monde en mars 2023, lors de la descente d'Aspen (il termine 46e). Il fête son premier podium en janvier 2024, avec une 3e place au super-G de Garmisch.
Mais c'est cet hiver que le skieur de Boltigen, dans l'Oberland bernois, effectue une véritable percée et se fait connaître du grand public. En décembre, il enchaîne deux 2e place lors des descentes de Val Gardena et Bormio. Surtout, le 17 janvier, il célèbre sa première (et pour l'instant seule) victoire en Coupe du monde, lors du super-G de Wengen. Le lendemain, il prend la 2e place sur la mythique descente du Lauberhorn.
Ce sacre aux Championnats du monde, c'est donc jusqu'à maintenant le plus grand succès de Franjo von Allmen.
Et il a bien failli ne jamais pouvoir le célébrer. Il y a six ans, alors que le skieur bernois n'a que 17 ans, son père décède soudainement. Le nouveau champion du monde de descente se retrouve alors sans argent pour continuer sa carrière, qui est fortement compromise.
Franjo von Allmen – qui ne fait pas encore partie des équipes suisses – doit chercher un plan B, qu'il trouve dans un apprentissage de charpentier. A côté de ça, il a la bonne idée de lancer un financement participatif, grâce auquel il récolte rapidement 16'000 francs. Une somme qui lui permet d'enchaîner une nouvelle saison sur les lattes, après laquelle il rejoint les cadres helvétiques.
Pour dévaler les pistes à près de 150 km/h, Franjo von Allmen et ses collègues descendeurs ont forcément un côté casse-cou. Il se marque aussi dans les deux grandes passions du Bernois à côté du ski, qu'il pratique dès qu'il a du temps libre: le motocross et le VTT de descente.
«Je ne suis pas pro, mais le plaisir est immense», s'enthousiasme le champion du monde sur le site de son sponsor, Red Bull.
Le surnom de Franjo von Allmen? Nöggu. Comme l'expliquait le skieur dans une interview au groupe Tamedia, ce terme vient de «Nuggi», qui signifie «lolette» en français:
Depuis sa deuxième place à Val Gardena en décembre, le Bernois a une drôle d'habitude avant les courses. Une superstition, même. «J'écoute les mêmes neuf chansons en boucle pendant que je me prépare pour la course. La musique de cette playlist est un mélange de rock et de hard techno», raconte-t-il à Blick.
Si le rock est un genre musical conventionnel et largement répandu, la hard techno s'adresse beaucoup plus à un public de niche.
Ce style – qui mélange des sons électroniques et un tempo rapide marqué par des coups de grosse caisse à chaque temps – ne convient pas à toutes les oreilles. «De la musique boum boum», diraient les mauvaises langues. Mais elle semble avoir le mérite de réussir à galvaniser Franjo von Allmen avant ses départs.