«Cette guerre a été le plus grand choc de ma vie», témoigne l'ancien footballeur du Dynamo Kiev, de Milan et de Chelsea. «Dans les jours précédant l'attaque, il y avait eu beaucoup de rumeurs. Je ne pouvais pas y croire. Mais le 24 février est arrivé. Ma mère m'a appelé, il devait être trois heures et demie du matin, heure britannique. Elle m'a dit qu'elle avait entendu les détonations des bombes, vu les images des impacts à la télévision. C'était le pire jour de ma vie.»
Depuis cette date, celui qui fut aussi sélectionneur de l'équipe nationale ukrainienne (et qui est toujours sous contrat avec le Genoa) a vu sa vie changer. Il s'est engagé dans une organisation appelée United24, récemment lancée par le président Volodymyr Zelensky. Le but: récolter des fonds, surtout pour l'aide médicale. Schevchenko met sa notoriété au service d'évènements, comme des matchs de football caritatifs.
La vie a aussi changé autour de lui. Celle de sa famille notamment.
Très actif sur les réseaux sociaux, l'homme de 45 ans a récemment publié une photo de lui en compagnie de Volodymyr Zelensky. «Il est devenu un véritable symbole de courage et d'indestructibilité, rend hommage Schevchenko dans le quotidien alémanique. Je savais qu'il était un homme fort, mais personne n'aurait pu imaginer à quel point il se montrerait fort face à la plus grande menace de l'histoire de l'Ukraine indépendante.»
Revenu au pays pour y rencontrer le président, Andreï Schevchenko s'est dit très bouleversé par ce qu'il a vu. «Quand je suis arrivée à la gare de Kiev, j'ai vu tant de familles; des soldats qui embrassaient et étreignaient leurs femmes et leurs enfants, tant de gens qui pleuraient. J'ai parlé à des enfants qui avaient perdu leurs parents, qui venaient d'être transférés de Marioupol à Kiev, à des réfugiés qui avaient tout perdu... Des enfants qui n'avaient pas vu le soleil, le ciel, pendant deux mois, parce qu'ils se cachaient pour échapper aux bombes. C'est dur d'en parler. Très dur.»
Andreï Schevchenko espère désormais que son pays intègrera l'Union Européenne, que les Russes qui sont contre la guerre s'expriment dans leur pays car «le silence tue». Et que ce conflit cesse au plus vite.
(jcz)