C'est un communiqué inhabituel qu'a publié le FC Bâle ce vendredi. Il annonce le départ de son attaquante Milena Nikolic (32 ans). Jusque-là, rien de particulier. Mais voilà: l'internationale bosnienne – depuis l'été 2023 sur les bords du Rhin, 26 buts et 14 passes décisives en 46 matchs – a choisi de signer au CSKA Moscou, en Russie.
C'est le même club qu'a rejoint le mois passé l'ex-entraîneur de l'équipe masculine du FCB, Fabio Celestini. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le choix du Vaudois a fait beaucoup jaser, dans la presse suisse et parmi les fans de foot dans notre pays. Il a été reproché à Celestini de vendre son âme au diable, en mettant de côté l'éthique pour s'offrir un beau salaire.
Car oui, le contexte est problématique: depuis le début de la guerre qu'elle mène en Ukraine, depuis février 2022, la Russie est mise au ban des nations, notamment avec des sanctions économiques. C'est aussi le cas de sa sélection nationale et ses clubs de football, interdits de compétitions internationales.
Si le FC Bâle n'avait pas eu à s'exprimer dans le cas du départ de Celestini, parti libre, il a ressenti le besoin de le faire avec le transfert de Milena Nikolic. Car le club rhénan va recevoir de l'argent du CSKA Moscou grâce à cette transaction.
Or, le club moscovite, historiquement lié à l'armée russe, est aujourd'hui toujours en mains de l'Etat. Son propriétaire est la Banque de développement de la fédération de Russie, la Vnechekonombank (VEB). D’après l’agence Reuters, celle-ci a injecté des milliards de dollars dans l’économie de guerre russe, depuis l'invasion en Ukraine.
Dans son communiqué, le FC Bâle commence par préciser que «malgré ses convictions», il autorise Milena Nikolic à rejoindre le CSKA Moscou, «ne souhaitant pas entraver la carrière personnelle de la joueuse».
Le club rhénan développe:
Ainsi, le FCB annonce qu'il reversera l'argent de ce transfert à la Fondation Scort, qui œuvre dans des régions du monde en crise pour offrir un accès au sport aux personnes démunies, en quête d'émancipation.
En Suisse, la décision du FC Sion d'aller jouer un match amical en Russie le 9 juillet, face au Zénit Saint-Pétersbourg, a aussi fait couler beaucoup d'encre. Le président valaisan, Christian Constantin, a balayé les critiques:
Au contraire du FC Bâle, le boss de Tourbillon est resté mystérieux quant à l'utilisation de l'argent – 300 000 francs suisses, selon plusieurs médias – que le FC Sion recevra grâce à ce match.