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Nati: 6 erreurs qui pourraient coûter à Murat Yakin sa place

Nati: 6 erreurs qui pourraient coûter à Murat Yakin sa place
Murat Yakin doit se réinventer après le match nul 1-1 contre Israël.Image: KEYSTONE

Ces 6 erreurs pourraient coûter très cher à Murat Yakin

Le sélectionneur Murat Yakin a sa part de responsabilité dans les piètres résultats actuels de la Nati. Voici où il a fauté.
17.11.2023, 05:4417.11.2023, 08:13
Niklas Helbling
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Huit des dix journées ont été disputées dans les éliminatoires du prochain Euro. La Suisse occupe actuellement la première place de son groupe et elle est invaincue, si bien que la qualification ne semble être qu'une formalité.

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Pourtant, l'inquiétude règne, et Murat Yakin est sous le feu des critiques. La Nati n'a que trop rarement convaincu contre des adversaires jugés plus faibles, et même après les matchs, le sélectionneur n'a pas toujours semblé souverain. Il a même parfois été critiqué par certains de ses joueurs. Voici six erreurs qui pourraient finir par lui coûter sa place.

La double faute contre le Portugal

Les problèmes de la Nati ont débuté avec la défaite 6-1 face aux Lusitaniens en 8e de finale de la dernière Coupe du monde. Ce jour-là, Yakin avait fait appel à deux joueurs qui n'étaient pas encore totalement remis de leur grippe (ils ont d'ailleurs été rapidement dépassés sur la pelouse). Plus tard, le sélectionneur expliquera qu'il n'aurait pas dû faire jouer Yann Sommer et Fabian Schär. Mais comme d'autres éléments étaient également diminués par la maladie, à savoir Silvan Widmer et Nico Elvedi, Yakin n'avait pas vraiment d'autres choix que de miser sur Schär.

Ni le gardien Yann Sommer ni Fabian Schär (à droite) n'étaient en forme lors du match contre le Portugal.
Ni le gardien Yann Sommer ni Fabian Schär (à droite) n'étaient en forme lors du match contre le Portugal.Image: KEYSTONE

L'expérimentation de la défense à trois est plus problématique. Lors de son 20e match à la tête de l'équipe nationale, Yakin a abandonné pour la toute première fois son schéma à quatre. Et sa stratégie n'a pas fonctionné, la Suisse ayant même souffert offensivement avec ce nouveau dispositif.

Bien que les deux buts encaissés en première mi-temps l'aient été sur des situations standards, Murat Yakin est revenu à l'ancien système à la pause, mais cela n'a rien changé. Après la claque du 6-1, Xherdan Shaqiri, entre autres, a ouvertement critiqué les décisions tactiques de son coach:

«Le sélectionneur nous donne toujours un plan et aujourd'hui il n'a pas fonctionné»
Xherdan Shaqiri

Ce ne sera pas la dernière fois qu'un joueur exprime ses opinions.

Le manque d'intensité à l'entraînement

Après avoir débuté les éliminatoires de l'Euro par trois victoires, la Suisse a laissé filer des points à Lucerne contre la Roumanie et au Kosovo, alors qu'elle menait à chaque fois dans les arrêts de jeu. A l'issue de ce deuxième match nul consécutif, Granit Xhaka a parlé d'un «drôle de match», avec peu de rythme, peu de duels. Il concédait ne pas avoir l'impression de disputer une rencontre qualificative.

«C'était une semaine bizarre en général, déjà à l'entraînement, nous avions peu de rythme, et c'est ainsi que nous nous sommes présentés ici»
Granit Xhaka

Murat Yakin a aussitôt tenté d'apaiser les tensions. Une discussion a même eu lieu avec le capitaine de l'équipe. Le sélectionneur a reproché à son joueur le fait d'avoir exprimé en public sa critique, mais l'avis de Xhaka restait le même: les méthodes d'entraînement de Yakin et son staff sont trop laxistes et peu intenses. A la vue des dernières sorties de la Nati, on imagine que les choses n'ont pas beaucoup changé.

La perte de contrôle dans le jeu

L'équipe de Suisse a pris pour habitude de perdre son avantage. Contre la Biélorussie, le 1-0 s'est soudainement transformé en 1-3, qui a heureusement pu être rattrapé dans les derniers instants. Et face à Israël, les Suisses ont à nouveau concédé l'égalisation en fin de match. Le scénario est toujours le même: la Suisse débute bien ses rencontres, prend l'avantage à un moment ou à un autre, mais ne parvient pas à s'approprier complètement le jeu.

Au lieu de marquer un deuxième but, un troisième voire un quatrième, l'équipe se sent trop en confiance et en vient à déjouer. Pourtant favoris, les Suisses perdent peu à peu le contrôle de la rencontre, et ne deviennent plus aussi sûrs d'eux. Bien sûr, des professionnels devraient être impliqués pendant 90 minutes, mais l'entraîneur doit aussi savoir donner de nouvelles impulsions lorsqu'il remarque que son équipe est en perdition.

D'une manière générale, il est frappant de constater que sous la houlette de Yakin, la Suisse perd certes son avantage, mais ne parvient également que trop rarement à gagner lorsqu'elle est menée au score. En dix matchs où un tel scénario s'est produit, elle a perdu à sept reprises, et n'a renversé la situation qu'une seule et unique fois: contre la Serbie en Coupe du monde.

La Suisse s'était imposée 3-2 face aux Serbes après avoir été menée 2-1.
La Suisse s'était imposée 3-2 face aux Serbes après avoir été menée 2-1.Image: KEYSTONE

La déclaration maladroite

Murat Yakin a suscité de vives réactions avec son commentaire ayant suivi le match nul 3-3 contre la Biélorussie, une sélection principalement composée de joueurs évoluant au pays ou au Kazakhstan.

«Contre de telles équipes, nous n'avons pas besoin de nous préparer défensivement»
Murat Yakin

Bien qu'il ait raison de dire que contre de tels adversaires, le jeu offensif prime, et qu'il est intéressant de se focaliser sur la gestion des contres, une telle déclaration est malheureuse, surtout après une prestation décevante.

L'instabilité défensive

Trois buts encaissés contre la Biélorussie, c'est beaucoup trop. Le manque de constance en défense est notamment dû à la situation de l'effectif, avec la longue blessure de Silvan Widmer ou le manque d'expérience de Nico Elvedi. Mais Yakin a aussi semé le trouble en passant une nouvelle fois d'une défense à quatre à un schéma à trois durant les éliminatoires de l'Euro.

Lors du succès 2-1 face à la petite nation d'Andorre, le trio Akanji - Elvedi - Rodriguez avait déjà tremblé en toute fin de match. Contre la Roumanie, cette même composition s'est disloquée dans les dernières minutes. Si la situation ne s'est pas vraiment améliorée par la suite avec le retour à quatre défenseurs, c'est aussi parce qu'Akanji est épaulé par Fabian Schär. Les deux centraux sont forts dans le jeu, ils aiment participer à la construction offensive, délaissant parfois l'arrière-garde, en faillite contre le Kosovo et la Biélorussie.

Puis, contrairement à la paire Akanji - Elvedi, Akanji et Schär ne sont pas vraiment rodés, et le second, en particulier, a semblé en difficulté lors de certains buts encaissés contre le Kosovo et la Biélorussie. Ce mercredi, Yakin a fait confiance à Cedric Zesiger au lieu d'Elvedi, de nouveau titulaire à Mönchengladbach. Un choix loin d'être payant, puisque le joueur s'est montré complètement dépassé en deuxième mi-temps. Yakin a aussi fait appel au très polyvalent Edimilson Fernandes sur le côté droit. Responsable de l'égalisation, le Valaisan a même été expulsé dans la foulée. Au lieu de miser sur des joueurs qui ont fait leurs preuves, le sélectionneur tente de nouvelles expérimentations qui ne portent pas leurs fruits.

Edimilson Fernandes n'a pas volé son carton rouge direct après son tacle incontrôlé.
Edimilson Fernandes n'a pas volé son carton rouge direct après son tacle incontrôlé. Image: KEYSTONE

Le manque d'inspiration offensive

La Suisse ne connait pas seulement des problèmes défensifs. Lors de ses dernières sorties, elle a peiné aussi à se procurer de véritables occasions. Cela n'a certes pas totalement été le cas face à Israël, avec deux tirs sur la latte, mais le milieu a trop rarement réussi à créer du danger. Ruben Vargas, Noah Okafor et Zeki Amdouni ont été trop peu servis et ont dû se procurer eux-mêmes leurs occasions.

Cette situation s'explique par l'absence de lien entre les milieux de terrain et le trio offensif. Si Granit Xhaka et Remo Freuler ont tous deux tenté de s'impliquer en attaque, aucun des deux n'est un véritable meneur de jeu, le premier ayant d'ailleurs refusé par le passé d'endosser le statut de milieu offensif. En revanche, un joueur qui a souvent rempli ce rôle, et avec succès, n'a pas foulé la pelouse contre Israël.

«Ce n'était pas un match pour Xherdan Shaqiri», a martelé Yakin après la rencontre. Pourtant, la créativité du joueur de 32 ans aurait fait beaucoup de bien à la Nati. Djibril Sow aurait lui aussi pu jouer en tant que dix, comme il l'a prouvé lors de la dernière Coupe du monde, notamment contre la Serbie. Mais Yakin ne l'a même pas appelé. Voilà pourquoi en attaque aussi, le sélectionneur doit accepter les reproches.

Adaptation en français: Romuald Cachod.

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