Les rencontres du Sport Genève Benfica ne sont jamais des matchs de 5e ligue comme les autres. La raison? Une mascotte, un aigle en peluche, gesticule durant les 90 minutes au bord du terrain.
Il est en effet très rare, en Suisse, que les clubs amateurs de football aient une mascotte. Le Sport Genève Benfica a cette chance, avec Vitoria l'aiglonne, qui ressemble fortement à sa grande sœur qui officie au Benfica Lisbonne (auquel le club genevois est, d'ailleurs, affilié).
On a retrouvé la trace de la Genevoise Vitoria. Ou plutôt celle de la personne qui enfile le déguisement. Elle s'appelle Eva Alves, habite le Petit-Lancy (GE), est maman de jour et membre du comité du Sport Genève Benfica. Elle nous raconte comment c'est à l'intérieur de ce costume.
Quand on vous a vue au bord du terrain l'année dernière, c'était en septembre et il faisait très chaud. Vous avez survécu dans ce déguisement?
EVA ALVES: Oui, mais mes cheveux étaient trempes à cause de la transpiration. D'ailleurs, c'est comme ça qu'un membre du club a su que c'était moi dans le déguisement, en me voyant après le match. Parce que je n'ai même pas pu prendre de douche.
Et pour boire, ça allait?
Non, c'était une catastrophe! (rires) Une amie m'a donné une bouteille d'eau, parce que j'avais vraiment soif. Je devais soulever la tête du déguisement pour boire avec une paille. Et je me tournais de côté, parce que les enfants restaient tout le temps à côté de moi et je ne voulais pas qu'ils découvrent mon visage.
Vous avez gesticulé, bougé et dansé durant tout le match auquel nous avions assisté. Vous n'étiez pas trop fatiguée?
Non non, ça a été. Et j'aime ce rôle, je me suis bien amusée! Si on a besoin de moi même toute la journée, je répondrai présente.
Comment ont réagi les spectateurs en voyant la mascotte?
Forcément, ça attire leur regard. Ils étaient curieux, se demandaient: «C'est quoi, cet oiseau?» (Rires) Surtout les Suisses, qui ne savent pas forcément que l'emblème du Benfica est un aigle.
C'était ridicule, parce que j'ai pu rester auparavant au même endroit durant tout le match. Mais à part ça, c'était vraiment une chouette expérience!
Et cette idée de créer une mascotte pour le Sport Genève Benfica, elle vient d'où?
A la base, c'est surtout pour faire plaisir aux enfants, mettre une bonne ambiance. Notre club mise beaucoup sur les juniors, alors cette mascotte nous sert aussi de vitrine pour les attirer et montrer aux parents qu'on s'occupe bien de leurs enfants. Elle aide à construire une identité positive du club. Ce jour-là, les enfants se sont bien amusés, en essayant par exemple de me retirer mes grosses chaussures! (rires)
Vous n'avez jamais ressenti de la gêne dans ce déguisement?
Non, je suis vraiment contente de faire ça. Je le fais bénévolement. Quand j'ai relancé l'idée d'une mascotte au début de cette saison, j'ai demandé si un autre membre voulait jouer ce rôle, mais personne n'a voulu faire la clown, à part moi. Mais c'est du plaisir, et en plus, j'ai l'impression d'être à un match du Benfica au Portugal.
Dans ce costume, vous êtes d'ailleurs une ambassadrice du Benfica.
Oui, c'est une belle opportunité de représenter le club, celui de Lisbonne mais aussi le Sport Genève Benfica. Je pense aussi que voir la mascotte au bord du terrain motive les joueurs.
Et désormais, ils pourront venir me complimenter directement, parce qu'après la publication de cet article, ils sauront qui se cache sous ce déguisement! (rires)