Il y a quelques mois encore, personne n'aurait imaginé que Young Boys pourrait revenir à trois points du FC Bâle, deuxième de Super League, en cas de victoire dans la cité rhénane dimanche. Ce scénario placerait aussi les Bernois à seulement cinq unités du leader, Servette.
Les voix qui n'ont jamais voulu écarter complètement les «jaune et noir» de la course au titre étaient minoritaires, mais elles ont continué à se faire entendre. Et elles semblent avoir eu raison.
L'été dernier, YB a connu le pire départ en Super League de son histoire: trois défaites puis trois matchs nuls. Résultat: le champion en titre s'est retrouvé tout en bas du classement. Par contraste, au même moment, les Bernois se qualifiaient pour la phase de ligue de la Ligue des champions, grâce à deux victoires contre le champion de Turquie, Galatasaray.
Mais en championnat, ils n'y arrivaient pas. La liste des blessés aurait pu remplir tout un onze de départ, et avec seulement six points en neuf matchs, le nouvel entraîneur Patrick Rahmen – arrivé en été – a dû faire ses valises après la défaite 1-0 à Bâle, le 6 octobre. A ce moment, Young Boys était encore dernier de Super League. L'intérim a été assuré pour la deuxième fois en un an par Joël Magnin, redevenu entre-temps entraîneur des M21 bernois.
Depuis le début de l'année, les pensionnaires du Wankdorf montrent un nouveau visage, malgré quelques faux pas, comme à Winterthour (0-1) mi-février. Seul Servette est meilleur qu'YB en 2025. Le FC Bâle suit de près avec un point de moins que les Bernois. L'atmosphère à Berne est donc bien meilleure qu'il y a cinq mois. «L'ambiance dans le vestiaire est fortement liée aux résultats», témoigne le capitaine, Loris Benito.
Il cite trois raisons pour expliquer la nette amélioration des performances par rapport à l'automne. Premièrement, les recrues hivernales Christian Fassnacht, Rayan Raveloson et Chris Bedia, qui sont des renforts efficaces.
Depuis la pause hivernale, ces trois joueurs ont marqué plus de la moitié des buts bernois (9 sur 17).
Deuxièmement, la fin de la campagne de Ligue des champions, où YB a terminé dernier avec zéro point. Ne plus devoir jouer cette compétition permet aux Bernois d'avoir une plus grande constance dans le onze de départ, car il y a moins de rotations. «Les automatismes en profitent aussi», analyse Benito.
Et troisièmement, le nouvel entraîneur Giorgio Contini, qui semble être bien accueilli par l'équipe. Loris Benito apprécie la collaboration avec l'ex-adjoint de Murat Yakin au sein de la Nati:
Malgré cette remontada au classement des Bernois (actuellement septièmes), leur adversaire de ce dimanche, Bâle, a une raison – en plus de ses propres qualités – d'espérer une victoire contre eux: le mauvais bilan d'YB à l'extérieur. Alors qu'aucune équipe de Super League n'a récolté autant de points à domicile que le champion en titre, celui-ci n'occupe que la neuvième place si l'on considère uniquement les matchs à l'extérieur.
Pour expliquer ces déboires loin de la maison, Loris Benito cite la raison à laquelle beaucoup pensent: le changement de surface de jeu. Au Wankdorf, les Bernois jouent sur du synthétique, alors qu'ils doivent évoluer sur du gazon naturel lors de chacun de leur déplacement, sauf à Lausanne. Mais le capitaine des «jaune et noir» ne veut pas en faire la cause principale:
Benito ne craint pas les périlleux prochains déplacements à Bâle, Servette et Lucerne, les trois formations actuellement sur le podium de Super League. «Je me réjouis beaucoup de jouer contre ces équipes de haut niveau. Nous avons souvent pris des points contre elles dans un passé récent», rappelle-t-il.
Même s'ils ne ramènent qu'un point du Parc Saint-Jacques ce dimanche, les Bernois pourront envisager l'avenir sereinement. Ils figureraient à nouveau dans le top 6, comme avant cette 28e journée. Et, à dix matchs de la fin, ils garderaient des espoirs de sacre.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber