Jamais un champion en titre n'a bénéficié de conditions aussi favorables. Les ZSC Lions version 2024/2025 sont en mission et veulent prouver qu'ils sont encore plus forts que la saison dernière. Ils ont surtout – avec Marc Crawford – un entraîneur capable de donner un sérieux coup de pouce à ses joueurs. Il ne connaît pas le blues post-champion.
Avec Gabriel Carlsson, Nando Eggenberger, Mike Künzle et Daniel Vozenilek, Zoug compte des recrues de choix. C'est l'une des équipes les plus chères de l'histoire du club. Dan Tangnes n'aura donc aucune excuse. Il était l'un des entraîneurs les plus convoités en Europe en 2022. Il deviendrait un coach ordinaire s'il ne répond pas aux attentes élevées.
Les Tessinois ont une valeur ajoutée à chaque poste. Méfiance, donc. Suite à plusieurs saisons médiocres et à une communication désormais axée sur la modestie, ils ne sont plus des titans dans l'esprit de leurs adversaires. Or cette équipe est redoutable.
Voici une formation qui – pour la première fois depuis le triomphe de la saison 2018/2019 – est suffisamment armée pour terminer quatrième de la saison régulière et jouer les demi-finales. Mais l'entraîneur Jussi Tapola n'aura une chance que s'il s'obstine à suivre sa propre voie et sa philosophie: «My way or highway», en français, «C'est comme ça ou rien». Un leitmotiv qui a souri par le passé à un autre Finlandais, Kari Jalonen, lui aussi passé par le CP Berne. Si Tapola commence à se plier aux désirs d'en haut, il n'aura plus qu'à quitter le navire.
Gottéron peut jouer cette saison dans le haut du panier ou souffrir dans les profondeurs du classement. Est-ce l'exercice de trop pour Reto Berra (37 ans), Ryan Gunderson (39 ans), Raphael Diaz (38 ans), Chris DiDomenico (35 ans) et Julien Sprunger (38 ans)? Bien malin celui capable de répondre à cette question. Si la destitution de Christian Dubé est venue des joueurs, c'est à eux désormais de faire le job sur la glace.
Antoine Keller (19 ans), Thibault Fatton (22 ans) et Kevin Pasche (21 ans) doivent remplacer Connor Hughes (28 ans), parti en NHL. Autant dire que la tâche s'annonce difficile. Geoff Ward a été élu meilleur entraîneur de la ligue la saison dernière. Or il peut devenir cette année le «Edward Smith» du hockey. Le capitaine du Titanic était lui aussi le meilleur à son époque. Son navire a pourtant coulé. Nul doute que Ward serait remplacé avant que le bateau sombre en cas de mauvais résultats.
La première victoire de Davos en Coupe Spengler depuis 2012 incite à conclure que celui capable de remporter le tournoi le plus célèbre de la planète hockey est forcément une équipe de pointe en National League. Or ce n'est pas le cas. Le titre de Davos n'est qu'illusion et le HCD s'apprête à vivre une nouvelle saison de reconstruction. Jan Alston n'est qu'un directeur sportif temporaire.
Il y a à Langnau – avec le directeur sportif Pascal Müller et l'entraîneur Thierry Paterlini – une certaine continuité dans les projets, un bon développement, et c'est une première. Les SCL Tigers se sont rajeunis. Ils sont plus mordants et plus rapides. Ils ont aussi avec Stéphane Charlin et Luca Boltshauser le meilleur duo de gardiens parmi les équipes du bas de tableau. Idem concernant les joueurs étrangers. Langnau peut viser ses troisièmes play-offs après 2011 et 2019.
Le talent du vainqueur de la dernière Ligue des champions n'est pas remis en cause. Tout dépend en fait du niveau des gardiens Robert Mayer et Gauthier Descloux. Il y a des doutes légitimes les concernant. Et si le directeur sportif Marc Gautschi vient à engager un portier étranger, il y aura forcément un manque quelque part en défense ou en attaque.
Tout tourne autour du retour de Dominik Kubalik, immense star au Tessin et meilleur buteur de la ligue lors de la saison 2018/2019, la meilleure d'Ambri sous Luca Cereda (5e). Or cette situation est bien trop dangereuse. Si une offre en provenance des Etats-Unis parvient avant le 15 décembre, il quittera la Suisse. Et après? Ambri redeviendra un club ordinaire, non sans drame.
Ivars Punnenovs est capable de soulager Melvin Nyffeler dans les buts. Mais à part cela, il n'y a guère d'évolution par rapport à la saison dernière, ni en attaque, ni en défense, alors que le joyau Roman Cervenka n'est plus là. Ce sera une nouvelle saison de reconstruction. Mais ce n'est pas un problème.
Les cœurs biennois sont encore réchauffés par la finale de la saison 2022/2023. Mais cela ne devrait pas durer. Déjà lors du précédent exercice, le HC Bienne s'est classé neuvième. Ce devrait être pire cette saison, le club ayant perdu des talents, de la vitesse et de l'expérience suite aux départs de Mike Künzle, Yannick Rathgeb, Tino Kessler, Beat Forster. On souhaite bon courage à l'entraîneur Martin Filander.
Il y a eu du mieux la saison dernière dans les montagnes jurassiennes. Pour la première fois, Ajoie n'a ni encaissé le plus de buts ni marqué le moins de buts. C'est Kloten qui avait la pire défense et l'attaque la plus plate. Les postes occupés par les étrangers sont désormais mieux organisés et il y a une légère plus-value sur le terrain.
Un nouveau directeur sportif, un nouvel entraîneur, un nouveau gardien, trois nouveaux étrangers, et pourtant, cela ne constitue pas la recette du bonheur. Kloten ne dispose avec Ludovic Waeber que d'un seul gardien capable d'être numéro 1. Or il n'a jamais eu de telles responsabilités. Après avoir été la moins bonne attaque et la pire défense la saison dernière, il n'y a pas d'autres choix que d'occuper la place de lanterne rouge.