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Paul-André Cadieux est décédé à 77 ans: un modèle d'humanité

L'entraineur ad-interim lausannois Paul-Andre Cadieux observe ses joueurs lors du match de LNB du championnat suisse de hockey sur glace, entre le Lausanne HC, LHC, et l'equipe Suisse M20 ce ...
Paul-André Cadieux a marqué l'histoire du hockey suisse.Image: KEYSTONE

Cadieux était un modèle d'humanité

Décédé à l'âge de 77 ans, le Canadien naturalisé suisse n'a jamais créé la polémique sur la glace ou le banc. Il n'a jamais été méprisant envers les arbitres. C'était un grand monsieur.
17.09.2024, 18:5418.09.2024, 09:28
Klaus Zaugg
Klaus Zaugg
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Une carrière légendaire, le terme n'est pas exagéré, commence toujours par une erreur (c'est du moins ce que dit la légende jamais démentie). Nous sommes à l'été 1970 et le CP Berne attend Raymond Cadieux, l'attaquant de l'équipe olympique canadienne de 1964 et 1968. Mais c'est son frère Paul-André, de six ans son cadet, qui débarque dans la capitale, et parvient à se faire une place pour la saison.

Mais une saison devient une vie.

Pendant les 40 années suivantes, Paul-André Cadieux a marqué notre hockey comme peu d'autres personnalités. En tant qu'entraîneur-joueur, puis, après sa naturalisation dans la deuxième moitié des années 1980, également en tant que joueur et, plus tard, en tant que coach et directeur sportif.

Paul-Andr� Cadieux en 2022 avant un match � Gen�ve
Paul-André Cadieux avait 77 ans.Image: fxp-fr-sda-rtp

En tant qu'entraîneur-joueur et joueur, il a marqué toute une époque du CP Berne pendant plus de 400 matchs (promotion en 1972, champion en 1974, 1975, 1977, promotion en 1986). En tant qu'entraîneur-joueur, il a ramené Davos en première division. En tant qu'entraîneur et parfois en tant que joueur, il a accompagné Gottéron lors des premières années en LNA et, plus tard, a été le coach des «années russes» avec Slava Bykov et Andrej Khomutov. Et en tant que directeur sportif, il a hissé Bâle en première division. Et on ne parle ici que des principales étapes de sa longue et riche carrière.

Rappelons aussi qu'après avoir obtenu sa naturalisation, il a participé en 1990, à l'âge de 43 ans, à une rencontre amicale entre la Suisse et l'Italie. Il était alors l'assistant de l'entraîneur national Simon Schenk.

Toute l'intensité d'une vie semblait se condenser chez cet homme le temps d'un match de hockey, et pourtant, il gardait sa passion sous contrôle.

Il n'a jamais dépassé les limites sur la glace ou le banc, il n'a jamais été méprisant envers les arbitres. C'était un modèle de leadership et d'humanité.
EHC Basel Trainer Paul-Andre Cadieux feuert sein Team an am Dienstag, 16. Maerz 2004, im NLA Playout Spiel zwischen dem EHC Basel und dem HC Lausanne in der St. Jakobsarena in Basel. (KEYSTONE/Markus  ...
Paul-André Cadieux en 2004 avec Bâle.Image: KEYSTONE

Une seule fois, son tempérament a brièvement pris le dessus. Après avoir ramené le HC Davos en LNA en tant qu'entraîneur-joueur (1979), il a été tellement déçu par l'absence d'augmentation de salaire qu'il a déchiré son contrat en lambeaux devant le comité directeur. Il a malgré tout poursuivi son aventure dans les Grisons et a mené le néo-promu à une sensationnelle 3e place.

Apprécié et respecté dans toutes les patinoires, c'est dans celle de Fribourg qu'il a été le plus adulé. La formule «Penser à Dieu» est devenue dans cette ville catholique «Penser Cadieux». Malgré trois défaites en finale des play-offs (1992, 1993, 1994), il a trouvé à Fribourg sa deuxième patrie.

Die beiden Spieler, Slawa Bykow (links) und Andrej Chomutow (rechts), von Fribourg-Gotteron in AKtion, im November 1990. (KEYSTONE/Karl-Heinz Hug)
Les Russes Slava Bykov et Andrej Khomutov ont marqué la période la plus faste de Gottéron sous la direction de Paul-André Cadieux.Image: KEYSTONE

Mais avant d'être un grand entraîneur, Paul-André Cadieux a été un grand joueur. Il n'y a pas eu beaucoup de hockeyeurs qui ont animé leur équipe avec autant d'énergie et de passion. Quand il entrait sur la glace, il électrisait le public parce qu'avec lui, il se passait toujours quelque chose. La tête haute, il avait une vue sur toute la patinoire et semblait tirer toutes les ficelles. Il était à la fois le moteur et le meneur de jeu. Lorsqu'il reculait et prenait la place d'un défenseur, il lui arrivait de prendre le puck derrière son propre but, de traverser tout le terrain et de marquer.

Cette combinaison de passion, d'énergie, de ténacité, de courage, d'intelligence de jeu et de sang-froid dans les phases décisives est restée unique. Dans les années 1970, son intensité aux entraînements a lancé une tendance et fait progresser notre hockey. Et lorsque, plus tard, il a été à la bande, il ressemblait au manager d'un groupe de heavy metal britannique qui, après une panne de bus en pleine tournée, encourage les assistants lors du changement de roue avec des ordres ciblés afin de ne pas arriver en retard au prochain concert.

La plupart du temps, il se tenait en haut du banc comme un chef de terrain. Le déroulement du match se lisait sur son visage, il vivait le jeu en profitant de chaque interruption prolongée pour donner des instructions brèves et précises. Ce n'est qu'après avoir encaissé un but qu'il sortait un papier et écrivait quelque chose pendant le match. «Pour que je me souvienne exactement de la situation et que je puisse la corriger à l'entraînement», disait-il.

Der Head-Coach des EHC Basel Paul-Andre Cadieux dirigiert seine Spieler beim Eishockey Meisterschaftsspiel zwischen dem EV Zug und dem EHC Basel vom Samstag, 6. Dezember 2003 in der Zuger Hertihalle.  ...
«PAC» avec Bâle en 2003.Image: KEYSTONE

Il a vécu le hockey sur glace dans le meilleur sens du terme. Comme joueur, comme entraîneur puis comme directeur sportif. Il cultivait aussi la culture du «storytelling» et il n'y avait vraiment personne qui avait plus à raconter que lui. Sa langue était ce français québécois particulier. Il n'a jamais vraiment parlé allemand, et pourtant, tout le monde le comprenait.

Il y a un peu plus d'un an, il a dû se faire amputer des deux jambes inférieures en raison de sa maladie. Il est malgré tout retourné dans les stades la saison dernière et a continué à suivre les matchs de Gottéron en tant qu'expert pour la radio locale RadioFr. Il a aussi suivi de près la reconversion de son fils Jan Cadieux lequel, après avoir disputé plus de 600 matchs de LNA, est devenu le coach de Genève-Servette, qu'il a conduit au titre de champion en 2023 et au triomphe en Ligue des champions 2024.

Geneve-Servette's head coach Jan Cadieux celebrates with the trophy after the Champions Hockey League Final game between Switzerland's Geneve-Servette HC and Sweden's Skelleftea AIK, at ...
Jan Cadieux avec le trophée de la Ligue des champions.Image: keystone

🧳 La carrière de Paul-André Cadieux:

  • 1970-1978: CP Berne
  • 1978-1980: Davos
  • 1980-1982: Coire
  • 1982-1985: Fribourg-Gottéron
  • 1985-1986: CP Berne
  • 1986-1987: Langnau
  • 1987-1989: Genève-Servette
  • 1989-1995: Fribourg-Gottéron
  • 1995-1997: Langnau
  • 1997-1999: Bienne
  • 1999-2001: Genève-Servette
  • 2001-2002: Octodure (1ere Ligue)
  • 2002-2004: Bâle
  • 2004-2005: Ajoie
  • 2005-2006: La Chaux-de-Fonds
  • 2006-2008: Lausanne
  • 2008-2009: Young Sprinters
  • 2009-2013: Université Neuchâtel

🏆 Ses principaux succès:

  • Champion de Suisse avec Berne (1974, 1975, 1977)
  • Promotion en LNA avec Berne (1972, 1986), Davos (1979), Langnau (1987) et Bâle (2003)
  • Promotion en LNB avec Genève-Servette (1988)
  • Promotion avec la Suisse dans le groupe A en tant qu'assistant du sélectionneur national Simon Schenk (1990)

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