En 125 ans d'existence, la mythique course cycliste Paris-Roubaix verra pour la première fois des femmes rouler sur ses célèbres pavés.
Cette épreuve féminine, qui aura lieu samedi, se disputera sur 116,4 km depuis Denain jusqu'au vélodrome de Roubaix (nord de la France). Les 85 derniers kilomètres sont identiques au parcours des hommes (dimanche). Contrairement à eux, les dames ne passeront pas par la célèbre trouée d'Arenberg. Mais au total, elles devront quand même affronter 17 secteurs pavés (29,2 km)!
La Genevoise Elise Chabbey (28 ans) fait partie des trois Suissesses en lice, avec Marlen Reusser et Noemi Rüegg. La coureuse de l'équipe allemande Canyon-Sram s'est confiée à watson avant cette grande première.
On imagine que vous vous réjouissez de participer à cette grande première pour les femmes sur Paris-Roubaix?
ELISE CHABBEY: Oui, ça fait plaisir d'être là! On va essayer de faire une belle course, c'est une jolie vitrine pour le cyclisme féminin. Je pense qu'elle sera intéressante à suivre, parce que les courses dames sont davantage décousues que chez les hommes. Samedi ne devrait pas faire exception.
Vous avez effectué une reconnaissance complète du parcours mercredi. Quelle est votre impression?
C'est la course la plus dure! Je n'étais jamais venue avant, alors je découvre. Mais c'est bel et bien l'Enfer du nord! C'est vraiment difficile de rouler sur ces pavés qui sont en plus en mauvais état. J'en ai déjà des cloques aux mains. Et ça fait aussi mal aux bras à cause des secousses et de la crispation sur le vélo. En plus, ils annoncent de la pluie pour samedi... Mais on est toutes dans le même panier.
Il y a aussi forcément l'appréhension des chutes...
C'est clair que les chutes sont un problème, mais je n'y pense pas trop. Pour cette course particulière, on adapte un peu le matériel: les pneus sont plus larges que d'habitude et leur pression est super faible, histoire d'avoir une bonne adhérence.
Quel objectif avez-vous?
Le parcours ne convient pas vraiment à mes qualités parce que je ne suis pas très puissante sur le plat. Je préfère un tracé vallonné. Mais le cyclisme est un sport collectif, et avec mon équipe on a une belle carte à jouer. Nous n'avons pas encore défini de stratégie, je ne sais pas si je serai la leader de la formation. Sur les secteurs pavés, il faudra tout faire pour être présente à l'avant du peloton, histoire d'éviter les chutes. La victoire va se jouer au mental: elle reviendra à celle qui tiendra sur la longueur et qui arrivera le mieux à passer au-dessus de la douleur physique.