Les joueurs de l'équipe nationale ont eu des sentiments mitigés après le match nul 1-1 contre le Kosovo. L'objectif principal, c'est-à-dire la qualification, a certes été atteint, et la Suisse participera pour la sixième fois consécutive à un grand tournoi (l'Euro se disputera du 14 juin au 14 juillet en Allemagne).
Mais samedi soir à Bâle, la Nati a pour la cinquième fois de cette campagne de qualifications laissé échapper son avantage au score. Alors qu'elle menait, elle s'est ensuite fait rejoindre au score.
Après le match, Murat Yakin a résumé le sentiment général: «Notre bon football ne s'est pas concrétisé au tableau d'affichage et nous en sommes déçus. Mais à la fin, ce qui compte, c'est la qualification obtenue». Le sélectionneur s'est montré satisfait que son équipe ait à nouveau eu beaucoup de possession de balle et se soit créé de nombreuses occasions, mais il a regretté que «la faim de victoire ait un peu manqué». Cette rage de vaincre qui sépare les géants du football des autres nations.
L'homme de 49 ans a poursuivi son analyse du match en regrettant surtout le manque d'efficacité de ses joueurs.
Murat Yakin a ensuite pris soin de tresser des lauriers à Granit Xhaka, louant notamment son état d'esprit. Les rumeurs sur une mauvaise relation entre le sélectionneur et son capitaine sont totalement fausses, a souligné Yakin, avant de critiquer clairement certains journalistes:
Yakin estime qu'il a une bonne relation avec Xhaka et rappelle qu'il est heureux d'avoir un leader comme lui dans son groupe, car cela lui simplifie le travail. «J'étais moi aussi un rebelle et Granit Xhaka est un footballeur de haut niveau qui veut toujours gagner. C'est une bénédiction», a déclaré Yakin.
Le capitaine apprécie les compliments, mais il ne semble toutefois pas entièrement satisfait de son rôle au sein de l'équipe suisse. Contre le Kosovo, Denis Zakaria a tenu le rôle de milieu de terrain défensif que Xhaka occupe habituellement à Leverkusen. «L'entraîneur a vu à quel point je suis dominant dans le club à ma position. Mais c'est lui qui décide où les joueurs jouent, ce n'est pas mon rôle», a déclaré Xhaka après le match. Il a pris bien soin de ne pas en faire une affaire personnelle: «Chaque joueur doit livrer la marchandise à la position définie par l'entraîneur».
Granit Xhaka a lui aussi tenu à se recentrer sur l'essentiel: «Nous sommes invaincus et nous nous sommes qualifiés, et c'est ce qui compte». Il a toutefois reconnu qu'il était «un peu malheureux» en constatant la façon dont tournent les matchs de son équipe depuis le début de la campagne.
La joie et la déception s'équilibrent également chez le buteur Ruben Vargas et Xherdan Shaqiri qui, avec sa 118e participation, est désormais le deuxième joueur (avec Heinz Herrmann) à avoir disputé le plus de matches pour la Suisse derrière Xhaka. «Avec le football que nous avons produit, nous aurions dû gagner», a déclaré Vargas.
«Nous nous sommes tous un peu habitués à nous qualifier et ce n'est certainement pas la qualification la plus belle que nous ayons vécue, a reconnu Xherdan Shaqiri du haut de son expérience. Mais nous l'avons fait et nous pouvons tous en être fiers.»
Il reste maintenant à la Suisse un dernier match de groupe. Mardi, elle affrontera la Roumanie à Bucarest. Une victoire est nécessaire pour s'assurer la première place du groupe I. (nih/jcz)