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Le club de rugby de Morges a failli manqué sa promotion en LNC

Le XV de Morges.
Le XV de Morges.Image: DR

Une bourde des dirigeants a failli coûter très cher à ce club romand

Pour avoir oublié une seule fois d'inscrire un joueur sur la feuille de match, les rugbymen de Morges ont bien cru que leur promotion en 3e division serait invalidée. Car le règlement est très clair.
28.06.2023, 06:0928.06.2023, 12:40
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Le XV de Morges n'a pas joué sa promotion sur le terrain, mais face au micro, dans un discours de deux minutes prononcé samedi dernier par son entraîneur lors de l'assemblée de la Fédération suisse de rugby (FSR) à Yverdon. Le coach Clément Cauquil s'est déplacé en personne pour tenter de convaincre les présidents des clubs adverses de sa bonne foi, et leur expliquer que si l'AS Rugby Morges avait commis une erreur, elle ne devait pas l'empêcher de monter en LNC (3e division suisse).

Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut se pencher sur la saison écoulée du XV de la Tulipe (le surnom de l'équipe vaudoise); une saison plutôt réussie par les Morgiens puisqu'ils n'ont perdu qu'un seul match sur onze disputés. Au terme de l'exercice, ils frappent donc à la porte de l'échelon supérieur l'esprit tranquille. Le problème, c'est que pour passer de la LND (ligue de développement) à la LNC (3e division), un club doit remplir trois critères:

  • ne jamais avoir déclaré forfait durant la saison
  • avoir aligné au moins 23 joueurs sur plusieurs matchs
  • s'être présenté à toutes les rencontres avec un effectif minimal de 15 joueurs

Or l'équipe de Morges se rend compte à cet instant qu'elle ne remplit pas le troisième critère. «Lors d'un déplacement contre Jura, on avait joué à quatorze, reconnaît le coach. On comptait plusieurs absents, mais on avait tout de même réussi à trouver quinze éléments disponibles, jusqu'à ce qu'on apprenne qu'un joueur était retenu par l'armée. Sur le terrain, ça n'avait rien changé, puisque l'équipe d'en face était elle aussi un de moins. Mais bon, le règlement, c'est le règlement.»

Quand il comprend son erreur, c'est déjà trop tard. Clément Cauquil s'en veut, surtout qu'il aurait facilement pu répondre aux exigences de la Fédération en «contournant» les règles du jeu, l'air de rien.

«Ce jour-là, plusieurs joueurs blessés étaient venus voir l'équipe. Il aurait suffi que je mette un gars sur la feuille de match, il se serait échauffé, aurait joué trente secondes et serait tombé au sol, blessé. Et voilà.»

Il aurait fallu pour cela connaître les exigences de la FSR. On embête un peu l'entraîneur, on lui dit que la moindre des choses aurait été d'être au courant des lois du jeu, non? Il en convient en riant, «oui, c'est vrai», et assume: «Je reconnais totalement mon erreur, mais on a un jeune groupe, on apprend tous ensemble, c'est d'ailleurs souvent comme cela que les belles histoires commencent. C'est ce que j'ai dit lors de mon discours devant les autres présidents de la Fédération samedi.»

Le collectif rouge et blanc lors d'un match à domicile.
Le collectif rouge et blanc lors d'un match à domicile.

La partie était loin d'être gagnée face à plusieurs adversaires bien décidés à empêcher la promotion des Morgiens. «Juste avant mon intervention, j'ai croisé un président qui représentait quatre clubs et qui m'a dit que lui et ses collègues voteraient contre nous, c'est à dire contre notre ascension, car le règlement était formel et nous ne l'avions pas respecté», relate Clément Cauquil.

Les clubs ont donc voté et Morges a fini par voir sa promotion validée par 17 voix contre 11. «Si on n'était pas monté, on aurait perdu plusieurs cadres», souffle le technicien vaudois, visiblement soulagé.

Il sait que la règle des 15 joueurs minimum par match existe pour éviter que des clubs rejoignent la LNC sans avoir suffisamment de joueurs pour assumer la responsabilité d'une promotion. En ce sens, doit-on craindre pour l'avenir immédiat des Morgiens en 3e division? Non, assure Clément Cauquil. Le technicien originaire de Narbonne explique que le XV de la Tulipe possède assez de jeunes et d'ambitions pour remplir ses obligations. «Nous espérons avoir une quarantaine de joueurs à disposition de la première équipe dès le coup d'envoi de la saison prochaine. Et cette fois, promis, nous lirons chaque ligne du règlement!»

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