L’US Open a toujours été un tournoi précurseur. La preuve: cela fait très longtemps que ses qualifications sont accessibles gratuitement au public.
Cette année, les spectateurs se rendant en avance à Flushing Meadows ont aussi pu assister – sans débourser le moindre dollar – à plusieurs matchs de double mixte: ceux disputés sur le stade Louis Armstrong, la seconde antre du site new-yorkais.
Cette évolution résultait d’un aménagement du calendrier, introduit dans le cadre d’une réforme globale ayant profondément modifié la structure du tournoi.
Le double mixte de l’US Open s'est déroulé sur deux jours, en marge des qualifications, avec des sets nettement raccourcis. Cette nouvelle formule visait, tout comme la prime d’un million de dollars considérablement augmentée, à attirer les stars des simples masculin et féminin, automatiquement qualifiées ou conviées sur invitation.
Mais si la gratuité des premiers matchs disputés à Flushing Meadows est louée, on ne peut pas en dire autant des transformations apportées au tournoi mixte.
Il y a certes un point positif, comme l'a souligné l'Italien Andrea Vavassori: «La meilleure chose que nous puissions retirer de ces deux jours, c'est que plus de gens ont découvert le double mixte».
Cependant, le format adopté a suscité la colère des spécialistes, tout simplement ignorés par les organisateurs. Parmi les seize équipes engagées, seule la paire Vavassori-Errani, tenante du titre, incarnait véritablement l’esprit du double. Les autres binômes: des associations Alcaraz-Raducanu, Zverev-Bencic ou encore Ruud-Swiatek.
La paire Verbeek-Siniakova, elle, n’a pas été invitée. Pourtant, elle s’était imposée début juillet en finale du double mixte à Wimbledon. «Quand les deux meilleurs joueurs de double ne sont même pas conviés, c’est qu’il n’y a plus rien à dire», avait ainsi pesté la Tchèque Katerina Siniakova il y a quelques semaines. Des propos dans lesquels Nicolas Mahut, fervent défenseur du double, s’est retrouvé.
Autre point qui a fait jaser: le fait que les spécialistes du double – ces éternels laissés-pour-compte – aient été privés d’un tournoi du Grand Chelem, et donc d’une importante manne financière.
S’ajoutent à cela les nombreux forfaits de dernière minute qui ont émaillé la compétition. Jannik Sinner, Jasmine Paolini, Aryna Sabalenka, Grigor Dimitrov, Nick Kyrgios ou encore Stefanos Tsitsipas ont tous renoncé, portant un coup au sérieux de l’événement, dont la valeur sportive peut légitimement être remise en question.
En effet, c’est bien la paire Vavassori-Errani qui a remporté jeudi le double mixte de l'US Open. «Cette victoire est pour tous les joueurs de double qui n’ont pas pu disputer le tournoi», a lancé l’Italienne qui, avec son partenaire, a notamment battu les duos Fritz-Rybakina, Rublev-Muchova et Ruud-Swiatek. Des binômes fraîchement formés et pas toujours familiers avec les spécificités de la discipline.