C'est larmes aux yeux et sanglots dans la voix que Lara Gut-Behrami a annoncé son forfait au slalom géant de Sölden, samedi dernier, devant la caméra de la chaîne alémanique SRF.
Si la Tessinoise avait été Autrichienne, elle aurait dû payer une amende pour avoir affiché pareillement ses émotions. C'est la drôle de révélation qu'a faite le chef de l'équipe autrichienne de vitesse, Sepp Brunner, dans Blick:
Brunner précise que l'initiative est venue des athlètes eux-mêmes, il y a quelques années. Et que ce règlement insolite est propre à l'équipe de vitesse, mais n'est pas établi par la fédération autrichienne (ÖSV) et ne s'applique donc pas aux autres sections.
Cette déclaration a fait réagir, y compris dans le ski autrichien. Questionné par Bild, l'ancien champion de descente Franz Klammer (70 ans) – médaillé d'or aux JO 1976 et vainqueur de cinq globes de la spécialité – a fait part de sa stupéfaction quant à cette interdiction de pleurer pendant les interviews:
Ce règlement interne de l'équipe autrichienne de vitesse est en totale contradiction avec la tendance actuelle dans le sport professionnel, où de nombreux athlètes parlent publiquement de leur santé mentale (et des problèmes liés) pour supprimer le tabou autour de cette thématique.
C'est aussi une idée étrange de vouloir enlever les émotions (y compris négatives) au sport. Et ce alors qu'elles sont justement son essence, qu'elles font entièrement partie du spectacle, en tout cas dans un sport médiatisé comme l'est le ski alpin.