Ces images avaient fendu le cœur de tous les amoureux de tennis. Le 9 février dernier, Juan Martin Del Potro quittait en pleurs le court central du tournoi de Buenos Aires. Non pas à cause de la claque 1-6 3-6 qu'il venait de prendre contre son compatriote Federico Delbonis au 1er tour, mais parce qu'il savait que ce match était peut-être son dernier. La faute à une sale blessure au genou droit – une fracture de la rotule – qu'il traîne depuis plus de trois ans. Dans la foulée, il annonçait sa probable retraite en conférence de presse.
Le (possible) dernier match en carrière de Del Potro, devant son public a Buenos Aires
— La Synthé Team (@synthe_team) February 9, 2022
Quelle ambiance, quelle émotion. Ça dépasse le sport cette passion ❤️🔥
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Et on insiste sur le mot «probable». Parce que depuis, l'Argentin a séché ses larmes et a retrouvé de l'espoir. Celui de la dernière chance. Et c'est dans notre pays qu'il est venu chercher son salut, plus précisément à la Rennbahnklinik de Muttenz (BL).
Selon le quotidien argentin La Nación, le vainqueur de l'US Open 2009 y subira une 5e opération du genou, après quatre tentatives infructueuses à Barcelone, Miami, Berne et Chicago. Premier objectif: permettre au tennisman de retrouver une vie normale, lui qui avoue mal dormir à cause de la douleur. Ensuite, seulement, il pourra envisager un retour sur le circuit, encore très hypothétique.
Mais pourquoi, au juste, choisir la banlieue bâloise pour tenter de se refaire une santé? Pas pour déguster les délicieux Läckerli, mais bien parce que la Rennbahnklinik est un établissement extrêmement réputé, notamment dans le milieu du tennis.
La clinique a accueilli Roger Federer, Fernando Verdasco, Fabio Fognini ou encore Stefanos Tsitsipas, en décembre dernier. Mieux: elle est le seul établissement où un certain Novak Djokovic a accepté de passer sous le bistouri. Le Serbe, pourtant très réticent envers la médecine, était passé à l'action en février 2018 pour soigner son coude.
La Rennbahnklinik ne manque pas, en plein milieu de la page d'accueil de son site web, de citer le numéro un mondial en référence, qui «recommande fortement» l'établissement. Le Djoker l'avait déjà fait auprès de son collègue Pablo Andujar. L'Espagnol, bourreau de Federer au Geneva Open en mai dernier, s'est lui aussi rendu en 2018 à Bâle pour opérer son coude. Comme pour Del Potro, il s'agissait de sa dernière chance pour rejouer à haut niveau, après trois opérations ailleurs et deux ans d'absence. Et ça a marché.
A côté de l'intervention chirurgicale, Andujar a pu bénéficier d'une expertise scientifique. Parce qu'en plus d'être l'une des meilleures adresses dans le monde en matière de médecine du sport, la clinique privée bâloise – fondée en 1981 – offre des analyses biomécaniques aux joueurs de tennis, pros comme amateurs.
A l'aide de caméras installées au bord du court et de capteurs sur le corps du patient, les médecins procèdent à des analyses des gestes de celui-ci, raquette en main. «L'objectif est d'optimiser les performances et, plus important encore, de minimiser le potentiel de blessures futures et de lésions dues au surmenage», explique la Rennbahnklinik sur son site.
Si elle pouvait permettre à Juan Martin Del Potro de retrouver son meilleur niveau, ou au moins de rejouer un match sur le circuit, l'établissement aurait de quoi devenir un lieu de pèlerinage pour de nombreux fans de tennis. La «Tour de Tandil» est un joueur très apprécié dans le monde entier, tant pour ses qualités tennistiques que pour sa personnalité.
Dans ses meilleurs jours, il était capable de battre tout le monde, sur toutes les surfaces. Malheureusement, sa carrière a été pourrie par plusieurs grosses blessures. Physiques (poignets, genou), mais aussi mentales: dépression et décès de son père, début 2021. Dernièrement, Del Potro – ancien numéro 3 mondial, aujourd'hui 747e – a appris que son paternel, justement, qui gérait sa fortune, l'avait endetté à hauteur de 27 millions de dollars à cause de mauvais placements.
Après tous ces déboires, on espère revoir très rapidement un sourire sur le visage de l'Argentin.