On était dans le 5e set et la tension était à son comble: cela faisait 4h qu'Alexander Zverev et Carlos Alcaraz croisaient le fer en finale de Roland-Garros. Chacun des deux joueurs avait remporté deux sets, si bien que tout allait se décider dans les minutes à venir. Alcaraz menait 2-1 dans cette 5e manche, mais il était mal pris sur son service, puisque son adversaire bénéficiait de deux balles de break (15-40 sur l'engagement de l'Espagnol).
Alcaraz a d'abord manqué son premier service et sur le second, sa balle a été annoncée faute par le juge de ligne. Zverev aurait donc dû remporter ce jeu, et égaliser à 2-2. Tout aurait été relancé. Sauf que l'arbitre Renaud Lichtenstein est descendu de sa chaise et, après avoir observé la marque, a estimé que la balle était bonne. Une décision qui a provoqué la colère d'Alexander Zverev.
L'Allemand a été jusqu'à saisir le bras de l'arbitre pour le supplier de regarder encore la marque de la balle, mais rien n'y a fait. Alcaraz a ainsi eu le droit de rejouer le point, qu'il a remporté, tout comme le jeu. Zverev ne rattrapera jamais son adversaire dans ce 5e set et finira par s'incliner 6-2.
La balle du deuxième service d'Alcaraz était-elle donc bonne? Eh bien, l'arbitrage électronique montre que non.
Selon le hawkeye la deuxième balle de Carlos Alcaraz était faute pour 2 millimètres à 15-40... Quand Zverev saura ça 🤯 pic.twitter.com/Hqqu7fskVK
— Tie-break 🎙 (@TiebreakPodcast) June 9, 2024
Bien sûr, il y a une marge d'erreur avec l'arbitrage électronique (le fameux hawk-eye) sur la terre battue, mais «vous n'annulez pas une décision d'un juge de ligne, à moins que celle-ci ne soit clairement erronée», a souligné un internaute, prenant part à un débat qui a fait rage sur les réseaux sociaux.
«Quelle bourde de l'arbitre d'inverser une double faute à un moment décisif de la partie. A-t-il porté le coup fatal à Zverev?», s'est interrogé un supporter sur «X», tandis qu'un autre a asséné: «Ça change complètement le match...»
Alexander Zverev a évidemment été interrogé sur cet épisode en conférence de presse. Un journaliste lui a demandé: «Dans le cinquième set, à 2-1 pour Alcaraz, il y a cette balle qui est donnée bonne à l'Espagnol. Ça a eu beaucoup d'influence?» Voici la réponse de l'Allemand:
Rappelons que si les téléspectateurs ont pu revoir l'impact de la balle en vidéo, ça n'a pas été le cas de Renaud Lichtenstein. Roland-Garros est en effet le seul des quatre tournois du Grand Chelem à ne pas proposer la technique du hawk-eye aux arbitres de chaise. Pourquoi? Parce que «la terre battue est la seule des surfaces au tennis à laisser une véritable trace à l’impact de la balle au sol, rappelait Le Parisien l'an dernier. L’arbitre de chaise est donc en mesure d’aller vérifier l’endroit exact où est tombée la balle.» Mais il peut aussi se tromper.
C'est d'ailleurs ce qu'a souligné Andy Roddick après la finale, dimanche sur le réseau «X».
Players normally right. Shotspot showed Zverev saw mark correct way ……. Cant replace real life playing reps when reading marks correctly. Good riddance to these umpires trying. Bring in the machines full time https://t.co/4tTrDAE66C
— andyroddick (@andyroddick) June 9, 2024
L'ancien numéro 1 mondial, quintuple finaliste d'un Grand Chelem et vainqueur de l'US Open en 2003, a estimé que Zverev avait eu raison sur ce coup, et a réclamé l'arbitrage électronique à temps plein. Une introduction qui n'est toutefois pas à l'ordre du jour.