Ce 5 décembre 2004, le Servette FC va très mal. Il est dernier du classement de Super League, malgré l'engagement du champion du monde français Christian Karembeu. Pire: en coulisses, le club grenat est géré par le président-escroc Marc Roger. Il ne reste plus que quelques semaines avant la faillite et la relégation administrative.
Les Grenat se rendent sur la pelouse de Schaffhouse, avant-dernier, dans le match de la peur. Et les choses se passent bien pour les Genevois: ils mènent 2-1 à la 87e minute. A ce moment, le milieu Paulo Diogo offre un caviar à Jean Beauséjour, qui inscrit le 3-1.
Une fois le ballon dans les filets, Diogo se précipite d'abord vers le buteur pour le féliciter, mais fait soudainement demi-tour. Il s'accroche aux grillages du parcage servettien, histoire de fêter avec les fans. Une décision fatale.
Et pour cause: lorsque le binational suisse et portugais revient en sautant sur la pelouse, son doigt reste accroché au grillage.
Pendant quelques secondes, le Servettien ne semble rien remarquer. «Avec la montée d'adrénaline, je n'ai d'abord ressenti qu'une petite piqûre», racontera-t-il plus tard. Mais lorsque Paulo Diogo se rend compte de la gravité de sa blessure, il cède à la panique et hurle, en tendant sa main gauche vers le ciel.
Choqué, le malheureux quitte le terrain en courant. Et ceci après avoir reçu un carton jaune de l'arbitre, Florian Etter, pour avoir trop célébré ce but.
Sur la pelouse, c'est l'agitation. Les coéquipiers de Paulo Diogo cherchent le doigt coupé. Les supporters grenat, dans leur parcage, participent également à la recherche. C'est finalement Denis Onkelix, le physio du Servette FC, qui trouve le membre amputé. Il le place sur de la glace et l'emmène dans les vestiaires.
Paulo Diogo est transféré à l'hôpital cantonal de Schaffhouse, puis à Zurich. Mais son doigt ne peut être sauvé. Comme la déchirure n'est pas nette, les médecins conseillent l'amputation du moignon restant. Diogo accepte et se soumet à l'opération.
Des années plus tard, après la fin de sa carrière qui l'a notamment menée à... Schaffhouse et Lausanne, il a fait la paix avec cet accident horrifiant:
Et quid de l'alliance? «Je l'ai d'abord portée attachée à une chaîne autour du cou, mais à force de l'enfiler et de l'enlever, j'ai fini par en avoir assez».
Après cet accident, les règles concernant le port de bijoux sur les terrains de football ont été renforcées.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber