Pendant longtemps, les supporters de football massés à l'extérieur du centre d'entraînement reconnaissaient leurs idoles aux voitures qu'ils conduisaient. Mais ce ne sera bientôt plus possible. À Marseille, par exemple, les dirigeants de l'OM encouragent désormais les joueurs à remplacer les voitures de luxe par un modèle identique à chacun, de sorte à ne pas être identifiés par d'éventuels malfrats. «Certains ont même suivi des formations de conduite pour détecter s'ils sont suivis. Le but: garder secrète leur adresse personnelle», explique TF1 dans une enquête diffusée au 20H jeudi.
Ce type de mesure a été prise en réponse au nombre de cambriolages (plus de 80) qui ont frappé les footballeurs de Ligue 1 ces dix dernières années. Comme le chiffre est en hausse, et parce qu'ils ne veulent surtout pas que ce phénomène décourage les stars de signer chez eux (ce qui est déjà arrivé à l'OM par le passé), les clubs ont décidé d'imposer des règles de discrétion à leurs vedettes.
Thierry Aldebert, ex-responsable de la sécurité de l'Olympique de Marseille et ancien colonel de gendarmerie, a protégé les stars phocéennes pendant 4 ans.
Comme la plupart des cambriolages se déroulent les soirs de match, lorsque les joueurs sont sur le terrain, Marseille a décidé d'engager (et donc de payer) une sécurité privée au domicile de ses footballeurs absents. Le club a aussi interdit aux joueurs d'être livrés à domicile et a masqué leur adresse afin que celle-ci soit tenue secrète, même au personnel de l'OM.
Les vedettes sont tenues de modifier leur comportement dans leur vie quotidienne. En France, il leur a été demandé d'éviter de diffuser leur vie personnelle sur les réseaux sociaux ou d'afficher des objets luxueux. «Les footballeurs ont interdiction de poster des photos qui montrent l'extérieur de leur maison, ajoute TF1 dans son reportage. Les rideaux sont tirés même s'il fait jour. Ils doivent vivre cachés dans des écrins de luxe.»
Tant de précautions peut paraître exagéré, mais il s'agit d'une réponse à la professionnalisation des malfrats. De véritables gangs spécialisés dans le cambriolage de footballeurs séviraient dans les beaux quartiers, comme le soulignait en avril le commissaire William Hippert, patron du Sirasco (Service de renseignement criminel).
Joueurs, dirigeants et autorités ont encore tous en tête le home-jacking dont avait été victime Marquinhos en 2021. En marge d’une défaite du PSG contre Nantes, le père du défenseur avait été violenté au thorax et à la tête et obligé de guider les voleurs (au moins deux personnes) dans la maison. Le papa du joueur parisien ainsi que deux filles de l'homme de 52 ans avaient ensuite été enfermés dans une chambre.
En janvier, c'est le Niçois Morgan Schneiderlin qui avait été surpris par des voleurs alors que ses enfants se trouvaient chez lui. Sa femme a tout raconté sur Instagram:
La police judiciaire a encore récemment alerté les clubs sur les cambrioleurs spécialisés, ces adversaires qui font trembler toutes les équipes.