Giorgio Contini a pris le verdict avec une pointe d'humour. Deux expulsions ont été infligées à son équipe de GC dimanche sur le terrain de Bâle (défaite 5-1 des Zurichois).
Ce «il» fait référence à l'arbitre Alain Bieri. Ces dernières semaines, les cartons sont apparemment très légers chez ce dernier. Lors de ses deux dernières interventions, Bieri a envoyé cinq fois un joueur sous la douche.
Après trois Lucernois lors du match contre Sion fin août, c'est le défenseur de GC Ayumu Seko qui a été renvoyé dimanche au Parc Saint-Jacques, puis son coéquipier Noah Loosli. Ce dernier avait malencontreusement marché sur la cheville de son adversaire. Bieri avait sorti le carton rouge après intervention de la VAR.
Loosli et Seko ne sont de loin pas les seuls à avoir été expulsés. Depuis le début de la saison en Super League, huit joueurs ont reçu un carton rouge direct et huit autres deux cartons jaunes dans le même match. Dix de ces seize expulsions ont eu lieu au cours des trois derniers week-ends seulement. Une telle avalanche ne s'était jamais produite au cours des dix dernières années.
La moyenne de 3,3 expulsions par journée lors des trois derniers week-ends est bien supérieure à tout ce que la Ligue a connu au cours des dix dernières années. C'est bien simple: depuis 2012 et jusqu'à cette saison, il y avait eu en moyenne 8,5 expulsions au cours des 8 premières journées, contre 16 cette année. C'est presque le double.
Le chef des arbitres de l'ASF, Daniel Wermelinger, n'a pas constaté jusqu'à présent de durcissement de l'attitude sur le terrain. Il fait toutefois remarquer que «dans le domaine des réclamations sur et en dehors du terrain, nous avons clairement demandé aux arbitres, sur ordre de l'Uefa, d'être conséquents (réd: en allemand, «konsequent»). Dans ce domaine, nous constatons davantage de sanctions».
Sur les huit cartons rouges directs adressés jusqu'à présent cette saison, six ont été infligés sur intervention de la VAR. «Nous avons toujours dit que le football serait plus juste avec la VAR», a déclaré Wermelinger.
Le fait que la VAR soit à l'origine d'un plus grand nombre de cartons rouges est un fait avéré pour les huit premières journées de la saison. La théorie de la VAR ne s'est toutefois pas confirmée au cours des dix dernières années. Lors des huit premières journées de la dernière saison sans assistance vidéo (2018/19), il y a eu sept expulsions. Lors de la première saison avec VAR, il y en a eu neuf; mais il n'y en a eu que sept l'an dernier.
La tendance à l'augmentation des expulsions n'est d'ailleurs pas une mode européenne actuellement. Au moins dans le «Big 4». Que ce soit en Premier League, en Bundesliga, en Serie A et en Liga, on sort beaucoup moins de «rouges» qu'en Super League. Alors qu'en Suisse, depuis le début de la saison, une expulsion est prononcée dans presque un match sur deux (0,41 carton rouge par match), les valeurs en Allemagne et en Italie sont environ deux fois moins élevées (0,22).
Et en Angleterre, la valeur est presque neuf fois inférieure à celle de la Super League. En Premier League, il n'y a eu cette année qu'un carton rouge et deux cartons jaunes sur les 60 premiers matchs. Wermelinger ne veut toutefois pas confirmer que les arbitres anglais laissent effectivement passer davantage de choses, comme on le dit généralement.
Quoi qu'il en soit, l'expulsion de Loosli dimanche à Bâle était sans aucun doute sévère. Le défenseur de 25 ans n'a pas la réputation d'être un joueur agressif. Avant cette saison, il n'avait été expulsé qu'une seule fois en 147 matchs de Super League et de Challenge League.
Or cette saison, il a déjà été expulsé deux fois (contre Servette et contre Bâle). Un fait rare car peu de joueurs écopent de deux exclusions dans la même saison. Il y en a eu deux l'an dernier (Baltazar et Schulz) mais aucun en 2020/2021. Loosli est donc un cas un peu à part, mais il y a fort à parier qu'il ne sera pas le seul à quitter deux fois le terrain prématurément cette saison, surtout si les arbitres gardent le même rythme de cartons.