Deux dates auront donc marqué la saison du HC Viège en Swiss League:
Dans un communiqué élogieux, le HC Viège a informé ce fameux 20 janvier qu'il se séparerait d'un commun accord de son entraîneur Heinz Ehlers au terme de la saison.
Après «avoir réussi pendant deux saisons à stabiliser l'équipe sur le plan défensif et à lui transmettre un ADN clair», selon les mots du directeur sportif viégeois Daniele Marghitola, le technicien de 59 ans allait donc retourner dans son pays natal (le Danemark). Pendant le temps qu'il lui restait à faire, Heinz Ehlers promettait toutefois de «continuer à travailler avec plein d'élan et de manière méticuleuse pendant la saison en cours, avec l'objectif de terminer mon temps au HC Viège avec succès».
Ces formules ne sont pas très originales. Elles sont utilisées par la plupart des clubs annonçant le futur départ du coach, et ce ne sont pas elles qui ont changé quoi que ce soit. Ce qui a profondément modifié la saison du HC Viège, c'est la décision du club haut-valaisan de communiquer sur la séparation à venir. «Elle a soudé le groupe», rembobine le directeur viégeois Sébastien Pico, joint par watson.
Certains dirigeants auraient pu garder l'information secrète en imaginant qu'une telle annonce pourrait perturber l'harmonie du vestiaire, à tout le moins altérer la relation entre le coach et ses hommes. On a déjà vu des joueurs cesser de travailler pour leur entraîneur en sachant qu'il ne serait bientôt plus là. Mais Viège a osé l'annoncer et il a été récompensé.
«Le fait d'être clair, de ne rien cacher ni de faire semblant, ça a redonné et libéré des énergies dans le groupe», reconnaît Sébastien Pico aujourd'hui.
Le dirigeant estime que le risque était trop grand de ne pas communiquer sur le sujet. «Les joueurs savaient qu'Heinz avait envie de retourner au Danemark. C'était un peu un secret de Polichinelle. Une fois que la séparation a été annoncée, les choses ont été claires pour tout le monde.»
Les effets ont été rapidement visibles, poursuit Sébastien Pico. «Je sais qu'Heinz n'est pas tout à fait d'accord avec ça, mais beaucoup d'observateurs le trouvent plus libéré depuis que l'annonce a été faite. C'était un peu comme si, auparavant, il y avait... ce n'était pas un poids, mais... (il ne termine pas sa phrase). Une fois que son départ a été annoncé, il a pu passer à autre chose, et les joueurs aussi.»
Toute l'équipe s'est alors rassemblée autour d'un projet commun: terminer l'aventure en beauté. En ce sens, le titre de champion de Swiss League, décroché mardi sur la glace de Bâle, n'est qu'une étape vers cette première division du hockey national, que le club rêve de retrouver plus de 60 ans après.