La franchise d'Utica en AHL est devenue il y a quelques semaines le premier club de hockey nord-américain à être équipé d'une bande LED 360 degrés. Derrière ce dispositif se cache le spécialiste finlandais des bandes: la société Vepe-Icepro qui, depuis quelques saisons maintenant, propose ce produit en supplément des planches traditionnelles.
Le système, déjà adopté dans quatre arènes finlandaises ainsi qu'à Berlin cette saison, est visible en Suisse à la Bossard Arena, l'antre de l'EV Zoug, depuis le précédent exercice. Pourrait-il gagner d'autres patinoires helvétiques à l'avenir? «Nous avons rencontré de nombreux clubs suisses et visité leurs très belles arènes, et nous pensons que la ligue de hockey suisse est l'une des plus prometteuses», souffle à watson Riku Kallioniemi, CEO de l'entreprise, par ailleurs ancien joueur professionnel et ancien directeur de la Liiga finlandaise.
Des arènes flambants neuves, à Fribourg, Lausanne, Zurich ou encore Ambri, des projets de construction, par exemple à Genève, ou d'expansion comme à Langnau, mais aussi de belles capacités ainsi qu'un taux de remplissage parmi les meilleurs en Europe: la National League est, en termes d'infrastructures et d'affluence, un très bon élève. Pas étonnant donc qu'une société telle que Vepe-Icepro veuille développer en Suisse sa technologie, d'autant que l'entreprise collabore déjà de longue date avec de nombreux clubs du championnat.
Pourquoi les clubs se laissent-ils doucement convaincre par ces bandes nouvelle génération? Outre la fan expérience, qui est améliorée, que ce soit lors du «pre-game show» ou après un but, l'innovation permet aux équipes d'entrevoir de nouveaux revenus.
Mais la perspective de mieux commercialiser les espaces qui entourent la glace, tout en fournissant aux partenaires une visibilité accrue, est accompagnée d'un autre avantage. «Les bandes LED s'adaptent facilement à d'autres équipes, sports ou événements», explique Kallioniemi. Le dirigeant finlandais fait ici allusion aux sections féminines, que les clubs de National League cherchent à développer. Ce point avait d'ailleurs totalement convaincu Patrick Lengwiler, CEO de l'EV Zoug, au moment des négociations, à en croire cette déclaration auprès du média allemand Stadionwelt.
Or le club zougois ne peut pas utiliser sa bande LED 360 degrés à la pleine mesure de ses capacités, à cause du règlement de la National League, qui interdit les animations durant les phases de jeu. Pourraient-elles occasionner une gêne dans le dernier geste? Les directives publicitaires de la ligue laissent surtout entendre que le diffuseur a les pleins pouvoirs et que la retransmission ne doit pas être perturbée par des mouvements autres que ceux des joueurs et du puck. D'ailleurs, les animations après un but ne sont pas autorisées à Zoug.
La ligue finlandaise, elle, se montre beaucoup plus permissive, depuis qu’il a été avéré que la rotation des publicités n’avait aucune influence sur le comportement des joueurs.
L'ancien CEO de la Ligaa finlandaise précise que les données de centaines de matchs ont été comparées, pour connaître l'impact global du dispositif et de la luminosité sur le jeu. Résultat: «le pourcentage d'arrêts des gardiens ne change pas, que les portiers évoluent dans une patinoire équipée d'une bande LED ou dans une arène classique».
A propos de la luminosité: y-a-t-il un réglage spécifique, pour éviter tout reflet sur la glace ou trouble avec la télévision? «La luminosité des écrans est facilement ajustable, pour atteindre un niveau optimal, aussi bien pour les joueurs que les fans, les partenaires et la télévision. Elle varie généralement de 20% à 50% durant la partie et fonctionne à 100% durant le show d'avant-match», détaille Riku Kallioniemi, dont l'objectif est simple: trouver le prochain club, et donc la prochaine arena, à équiper d'une telle bande nouvelle génération.