Vingtième à Levi, 30e à Gurgl, puis cinq «zéros pointés» consécutifs: pour Ramon Zenhäusern, rien ne va plus.
A Wengen, où il s'élançait en dehors des 30 premiers, il savait après avoir franchi la ligne d'arrivée avec plus de trois secondes de retard qu'il n'avait aucune chance de participer à la deuxième manche. Comme à Val d'Isère, Alta Badia, Madonna di Campiglio et Adelboden, le Haut-Valaisan (43e sur 52 classés en 1re manche à Wengen) n'a marqué aucun point.
Le 3e de la Coupe du monde 2022/23 de slalom se montrait dur envers lui-même:
Problème: Zenhäusern ne peut pas vraiment expliquer son manque de mordant. Il admet que la situation actuelle lui pèse beaucoup. «A l'entraînement, je vois que les capacités sont là, que je n'ai pas oublié comment skier», (r)assure-t-il, avant d'avouer:
Une semaine et demie plus tôt, avant le slalom d'Adelboden, le son de cloche était différent. «La situation n'est pas satisfaisante, mais elle me pèse moins qu'avant», disait alors Zenhäusern, en se souvenant de ses bas précédents et de sa décision de ne pas faire dépendre sa joie de vivre des classements et des centièmes de seconde.
Après tout, se réjouissait-il, il est en bonne santé, a une super famille et peut toujours faire de son hobby son métier.
Ce qui s'est répercuté à Wengen, où il n'a pas non plus réussi à se libérer comme il l'espérait.
Zenhäusern exclut une pause en Coupe du monde ou une participation à la Coupe d'Europe. Un succès au deuxième niveau n'aurait que peu d'impact sur les points FIS, mais une nouvelle déception serait d'autant plus douloureuse.
La question se pose donc de savoir combien de temps Ramon Zenhäusern souhaite encore s'infliger cela, après une carrière déjà belle. En slalom, il a glané l'argent olympique en 2018 à Pyeongchang; en Coupe du monde, il a remporté six victoires. A cela s'ajoutent l'or olympique et l'or aux championnats du monde dans le Team Event, une récolte qui n'est pas à négliger.
Mais lorsqu'il s'est rendu compte, à l'heure de l'interview, que les journalistes spéculaient sur une éventuelle fin de carrière, Ramon Zenhäusern s'y est clairement opposé:
Interrogé sur le temps qu'il lui restait à passer en Coupe du monde, le géant valaisan (202 cm) s'est néanmoins montré songeur:
La suite de sa carrière dépend en premier lieu de sa santé. Son corps a suivi jusqu'à présent, Zenhäusern doit maintenant trouver une solution pour son esprit.
Une situation difficile, Matteo Joris, l'entraîneur en chef du slalom, en convient, et il estime que lui et son équipe ont une part responsabilité:
Mais comment? «Avec du travail, du travail et du travail». Une réponse certes vague, mais qui correspond finalement à l'amère vérité. S'il existait une solution simple, Zenhäusern l'aurait déjà mise en œuvre.