L'herbe est toujours plus verte ailleurs, sauf à Chéserex, sur les hauteurs de Nyon (VD). C'est là-bas que les Romands Benjamin Dracos et Yannick Fattebert, via leur entreprise Sport Spirit, ont réalisé leur rêve l'an dernier: organiser un tournoi de tennis sur gazon. La surface fétiche des puristes, d'autant plus que les courts sont extrêmement rares en Suisse.
Les deux anciens pros reconvertis dans l'événementiel sportif et le coaching ont mis les petits plats dans les grands: ils ont fait de cet événement de gala – dont le public est uniquement composé d'invités – une préparation pour Wimbledon. Rien de moins. En 2024, les têtes d'affiche s'appelaient Dominic Thiem, Denis Shapovalov, Alexander Bublik ou encore Corentin Moutet.
Le Bonmont Masters, de son petit nom, remet le couvert cette année du 6 au 8 juin, avec la présence de six joueurs. Parmi eux: le Français Arthur Fils (14e joueur mondial), son légendaire compatriote Richard Gasquet et le Canadien Félix Auger-Aliassime.
Tout ce petit monde bataillera donc en pleine campagne vaudoise, sur un site des plus improbables: un golf. Oui, le seul court sur lequel se dispute les matchs est, à la base, une parcelle du Golf & Country Club de Bonmont. Et rien ne prédestinait celle-ci à devenir un mini-Wimbledon, sauf l'idée un peu folle de Benjamin Dracos et Yannick Fattebert.
«Avant la première édition l'année dernière, on a dû faire un gros travail, on est presque parti d'un simple champ», explique Adrien Vabre, directeur de Realsport Genève, l'entreprise qui a obtenu le mandat pour préparer ce court improbable.
Avant que les stars ne foulent l'herbe de Bonmont, il a fallu amener du sable et de la nouvelle terre de meilleure qualité, creuser des trous dans celle-ci pour le drainage, aplanir la surface – éviter les bosses et les trous, très dangereux pour les joueurs – et planter un gazon spécifique. Le même que celui du Grand Chelem londonien.
«C'est une variété anglaise, qui résiste à une tonte très courte et au piétinement», précise Adrien Vabre. D'ailleurs, l'an dernier, ses collaborateurs et les employés du golf ont reçu les conseils d'experts venus de Church Road.
Et ils ont été utiles, tant la construction d'un terrain de tennis en gazon naturel est particulière. C'était d'ailleurs une première pour le directeur de la filiale genevoise de Realsport (leader dans la construction des terrains de sport en Suisse). «Il faut un gazon plus résistant que celui des greens de golf, par exemple, car les joueurs de tennis l'écrasent et ont des appuis très forts», observe Adrien Vabre.
Le Genevois et ses collaborateurs ont reçu «de très bons échos» de la part des participants de l'édition 2024. Mais ils n'ont pas pu se reposer sur leurs lauriers pour autant.
Avant cette nouvelle cuvée, durant quasiment toute l'année écoulée, il leur a fallu bichonner ce court central, en collaboration avec les employés du golf de Bonmont. Et ils ont même apporter des améliorations:
Adrien Vabre et deux de ses employés seront présents tout au long des trois jours de l'événement, pour s'assurer que les stars bénéficient de la meilleure surface de jeu possible.
«Quand on a accepté le mandat, on savait que ça n'allait pas être simple, on partait de loin. Et c'était pour préparer un grand événement avec des athlètes de haut niveau, alors on ne pouvait pas se rater! On a vu ça comme un vrai défi à relever», savoure aujourd'hui le cadre de Realsport.
Son œuvre pourra être admirée durant le tournoi par les téléspectateurs de la chaîne Léman Bleu, qui diffuse les matchs en direct. Et beaucoup d'entre eux risquent effectivement de constater que l'herbe est plus verte à Bonmont que chez eux.