Parfaitement emmené par son poisson-pilote, Casper van Uden lance en premier le sprint du peloton, à un peu plus de 250 mètres de l'arrivée. Puissant, personne ne parvient à le remonter. Le Néerlandais remporte la quatrième étape du Giro, son premier succès en Grand Tour.
Très vite, les photos de sa victoire font le tour du monde. Et un élément frappe: il porte le Victor KinetiCore de la marque Lazer, soit un casque typé contre-la-montre. Cela dénote avec les concurrents qui l'entourent, à sa droite et à sa gauche, tous coiffés de modèles beaucoup plus classiques.
On constate finalement, en revoyant les images, que trois de ses équipiers, ceux qui composent son train, arboraient eux aussi cette protection dédiée à l'exercice solitaire. Pourtant, tous s'étaient élancés d'Alberobello quelques heures plus tôt avec un casque traditionnel. Le changement a donc été effectué en cours d'étape, juste avant que ne débutent les grandes manœuvres.
Casper van Uden a bien sûr été interrogé à l'arrivée au sujet de cette utilisation. «Je crois qu'ils sont tout simplement plus rapides. Ce n'est peut-être pas le plus beau, mais je me fiche de l'apparence, et on s'est dit que si on gagnait aujourd'hui, tout le monde s'en ficherait. C'est rapide… La vitesse n'est peut-être pas toujours ce qu'il y a de plus sexy ou de plus joli, mais si ça me rend rapide, alors je le porte», a déclaré le coureur de l'équipe Picnic PostNL, en référence aux fameux gains marginaux.
Sur la ligne ce mardi, le Néerlandais a devancé l'un de ses compatriotes: le sprinteur de Visma-Lease a Bike Olav Kooij. Si ce dernier portait un casque classique, son équipe, elle, a déjà expérimenté cette saison une protection semblable, à savoir l'Aerohead de la marque Giro.
Le modèle a notamment été utilisé par un certain Wout van Aert. L'ancien maillot vert du Tour de France courait avec au Het Nieuwsblad, la course qui, traditionnellement, lance la saison en Belgique. Le poisson-pilote Niklas Behrens, lui, était équipé de ce même casque à Oman. Il l'avait étrenné en cours d'étape, avant d'emmener Olav Kooij à la victoire.
Auparavant, certains coureurs des équipes EF avaient utilisé des protections plus ou moins identiques, à l'instar de Noemi Rüegg. D'ailleurs, la Suissesse s'était imposée au Trofeo Felanitx-Colonia de Sant Jordi, au sprint en janvier 2024, avec le Procen Air conçu par Poc sur la tête. Son équipière Kim Cadzow avait quant à elle remporté le Trofeo Ponente in Rosa coiffée de la même protection.
Le point commun entre tous ces modèles: ils se veulent plus imposants et surtout plus aérodynamiques que les casques traditionnels, sans être toutefois de pures protections dédiées au chrono. L'espace derrière la nuque est en effet laissé libre, afin de favoriser la mobilité de la tête. C'est sans doute la raison pour laquelle l'Union cycliste internationale (UCI), pourtant pointilleuse avec le règlement, n'a pas interdit cette utilisation.