Certains téléspectateurs risquent d'être étonnés en suivant l'athlétisme. Pour la simple et bonne raison que la piste des JO de Paris n'est ni orange, comme c'est le cas habituellement, ni bleue, comme à Rio ou au stade Pierre-de-Coubertin bien connu des runners lausannois.
Au Stade de France, l'enceinte qui accueille les épreuves d'athlétisme des Jeux de Paris, le tartan est violet. Une couleur qui détonne dans le milieu.
Le choix du violet s'explique facilement: les organisateurs ont souhaité se démarquer, faire preuve d'innovation. Le but est d'avoir une piste différente, «pour rester dans l'approche créative du comité d'organisation», avait détaillé Alain Blondel, le grand patron des épreuves d'athlétisme des Jeux de Paris, lors d'une visite guidée en avril dernier.
Le violet est, avec le bleu et le vert, l'une des trois couleurs de la charte de Paris 2024. Il est toutefois nuancé sur la piste aux étoiles, pour que les couloirs, les sautoirs, et donc les athlètes, soient particulièrement mis en évidence.
Paris 2024 n'innove pas seulement au niveau esthétique. La piste se veut également plus écologique, puisque «des coquilles de moules entrent dans sa composition», afin de réduire le taux de matière issue du pétrole.
Côté sport, il est bon de noter qu'un couloir a été ajouté à la piste francilienne. Il y a donc neuf lignes, et pas huit comme auparavant. Les spécialistes du tour de piste évitent ainsi le couloir 1, le plus défavorable en termes de performance.
Autre élément important: l'organisation a revu l'agencement des sautoirs. Celui dédié à la perche est placé dans la demi-lune qui accueille le javelot et la cage du lancer de disque. Cela libère ainsi de la place à proximité de la ligne droite opposée, là où se tiennent les épreuves de longueur et de triple saut. Ces deux concours ont donc droit à un sautoir central lors des finales, ce qui place les sauts au centre de l'attention.
Les membres du comité d'organisation se satisfont aussi des nouveaux écrans géants du stade de France, qui ont vu leur superficie être doublée. Nous sommes toutefois loin du nouveau bijou du Real Madrid, qui dispose désormais d'un tableau d'affichage à 360 degrés dans son stade Santiago Bernabeu.
Il ne reste plus qu'à savoir si la piste du Stade de France sera une piste aux records, et c'est aussi ce sur quoi les organisateurs ont travaillé. Car à Paris, le fabricant italien Mondo - dont les revêtements ont déjà permis d'établir quelque 300 records du monde - a encore perfectionné son travail par rapport à la piste des JO de Tokyo.
Le dessin des alvéoles de la couche inférieure de la piste a été changé, ce qui réduit la perte d'énergie pour l'athlète et lui en redonne au meilleur moment de son geste. Ça risque donc d'aller très vite, très haut et très loin, dès vendredi au Stade de France.
Pour rappel, à Tokyo en 2021, trois records mondiaux avaient été battus: celui du triple saut féminin et ceux des deux 400 mètres haies. 10 records olympiques avaient également été enregistrés. (roc/ats)
Cet article a été adapté d'une première version parue sur notre site en avril 2024.