L'ouverture d'une nouvelle enceinte de sport aux Etats-Unis établit généralement de nouvelles normes. Il s'agit d'arènes ultramodernes dans lesquelles tout doit toujours être un peu plus grand et elles sont dotées d'une technologie révolutionnaire. Bref, elles doivent être mieux que tout ce qui existe déjà. Le nouveau bijou des Los Angeles Clippers, l'Intuit Dome, ne fait pas exception.
L'équipe de NBA l'a inauguré ce lundi, lors d'un match de pré-saison remporté contre Dallas (110-96). L'une de ses grandes particularités? L'immense écran qui fait tout le tour de la salle.
Mais aussi de superbes effets spéciaux, par exemple pour annoncer le début du match ou de la deuxième mi-temps. Cet écran permet également de se divertir pendant les pauses.
Malgré son gigantisme, la nouvelle salle des Clippers est différente de nombreuses autres arènes américaines. Ici, il s'agit avant tout de sport. Le propriétaire de l'équipe, Steve Ballmer, y a attaché beaucoup d'importance, comme il l'a expliqué sur CBS avant ce premier match dans le nouveau temple.
«Je déteste faire la queue», a lancé Ballmer, tout en fanfaronnant que sa salle contient 1'400 WC pour les 18'000 spectateurs. Ce n'est pas tout: les stands de boissons et de nourriture sont sans contact, ce qui permet aux fans de prendre leur repas tout de suite et de le payer ensuite. Objectif? Que les spectateurs ne ratent aucune seconde du match à cause de l'attente aux buvettes. De quoi éviter, aussi, les sièges vides pendant le jeu, qui font toujours tache à la TV.
Autres spécificités pour les Etats-Unis: l'Intuit Dome ne compte aucun bar sportif et ses loges sont spartiates. Devant la salle, un terrain de basket-ball est en libre accès, de quoi inciter les fans à, eux aussi, transpirer.
L'influence européenne dans la salle des Clippers est également perceptible avec la tribune nommée «The Wall» (le mur). Comme à Liverpool ou à Dortmund en football, par exemple, les supporters sont censés créer une ambiance particulière dans cette tribune abrupte de 51 rangées.
Autre fait unique dans le sport professionnel américain: seuls les supporters locaux sont autorisés sur «The Wall». Ceux qui encouragent l'adversaire ou portent des articles de supporters de ce dernier sont expulsés.
Ce qui surprend aussi, ce sont les prix. Un abonnement de saison pour «The Wall» coûte 1300 dollars.
D'autant plus que le choix des places est libre à partir de la troisième rangée. Ceux qui arrivent tôt peuvent donc presque s'asseoir sur la ligne de touche. Normalement, ces places coûtent plusieurs milliers de dollars.
Ballmer espère que la meilleure ambiance qui en résultera aidera son équipe à gagner des matchs en NBA. Pour profiter de l'avantage du terrain, les Clippers ont encore d'autres idées, en incitant, par exemple, leurs fans à être les plus bruyants possibles. Le propriétaire a laissé entendre que le supporter qui crie le plus fort recevrait un hamburger gratuit ou des réductions pour la boutique du club.
Si Steve Ballmer, très apprécié des fans, a pu offrir cette salle archi-moderne aux Clippers, c'est grâce à son immense fortune.
De 2000 à 2014, il a été CEO de Microsoft, puis il a racheté cette équipe de NBA pour deux milliards à Donald Sterling. Ce dernier a été contraint de la vendre suite à ses déclarations racistes, devenues publiques.
Depuis, Ballmer a toujours eu comme rêve de construire une maison pour les Clippers. Avant de déménager dans son Intuit Dome, l'équipe, souvent moquée avec le sobriquet de «petit frère», jouait dans la même arène que les grands Los Angeles Lakers.
Du coup, lors de leurs rencontres à domicile, les Clippers (jamais sacrés en NBA) devaient à chaque fois recouvrir les bannières des Lakers (17 titres), histoire de ne pas donner l'impression d'évoluer à l'extérieur. Une forme d'humiliation. Mais une époque révolue, donc.
La nouvelle saison NBA débute la semaine prochaine. Pour leur premier match, les Los Angeles Clippers recevront, dans leur nouvelle enceinte, les Phoenix Suns le jeudi 24 octobre. En grand passionné de sport, Steve Ballmer sera bien entendu présent sur la ligne de touche pour vibrer avec son équipe et les 18'000 spectateurs attendus.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber