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JO 2024: Oui, la Suisse doit accueillir les Jeux olympiques

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Oui, la Suisse doit accueillir les Jeux olympiques

Les JO organisés à Paris ont été une réussite. Ils jouent plus que jamais leur rôle dans un monde en crise, habité par une population de plus en plus sédentaire. Pensons-y dans l'optique de 2038.
10.08.2024, 21:01
Rainer Sommerhalder
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Il est facile de critiquer les Jeux olympiques. La facture est souvent salée et dépasse le budget initial. La durabilité évoquée est relative. Ne plus organiser les JO serait bien meilleur sur le plan écologique. L'impact économique à long terme est également négligeable, selon différents spécialistes. Enfin, le comportement des dirigeants du sport, vivant dans un autre monde, agace parfois considérablement.

Sauf que les Jeux olympiques peuvent être une réussite, voire une très grande réussite dans le cas de Paris 2024. Ceux qui ont assisté à l'événement sportif le plus puissant au monde sont tous enthousiastes. Les retours positifs dénotent avec les commentaires accablants, entendus au sujet d'une éventuelle candidature helvétique. Qu'avons-nous à y gagner? C'est une question qui revient régulièrement.

L'argument selon lequel les milliards investis ne rapportent rien n'est que partiellement valable.

Les Jeux de Paris ont eu un retentissement similaire à ceux de Londres en 2012 et Vancouver en 2010 - les derniers organisés par l'Occident. La moitié de la population mondiale a suivi l'événement à la télévision ou à travers les médias. Paris s'est présenté sous son meilleur jour et a dévoilé un décor splendide. Les épreuves olympiques ont été intégrées dans la ville. Nos montagnes peuvent produire un effet marketing similaire.

Cet événement est d'abord le rêve d'une vie pour de nombreux athlètes. Il inspire depuis des années. La perspective de courir à la maison décuple les performances. Les nations hôtes améliorent significativement leurs résultats. Toute une génération de talents travaille avec détermination en vue d'un même objectif. Les fédérations sportives et le sport en lui-même profitent massivement de ce rendez-vous.

Il reste cette question: qu'avons-nous à y gagner? Les athlètes tels que Léon Marchand sont des modèles. Ils incitent les gens à pratiquer leur discipline. Nul doute qu'en France, les piscines feront le plein à la rentrée. Et une population sportive, ce sont des coûts en moins pour la santé.

Selon une étude de l'OMS, doubler la pratique modérée du sport, c'est-à-dire en la passant à 300 minutes par semaine, réduirait les frais de santé de 17 milliards par an au sein de l'Union européenne.

Parfois, les Jeux olympiques remplacent même le psychologue. On divertissait les gens au Colisée avec des courses de chars et des combats entre gladiateurs. Les JO fonctionnent de la même manière. La ville de Paris a rarement été vue aussi joyeuse, paisible et colorée en cette période d'incertitude et de guerre. De plus en plus de personnes reçoivent sans cesse une multitude d'informations. Il devient de plus en plus difficile de séparer l'imaginaire et le réel, et tout ce qui est hors de sa bulle devient une «fake news». Les Jeux olympiques, eux, sont bien le plus grand événement au monde, et ils rassemblent les gens dans la réalité.

Près de 15 millions de spectateurs en provenance de plus de 100 pays ont fait le déplacement en France. Même dans la foule, personne ne s'est senti mal à l'aise ou menacé au cours des deux dernières semaines. Tout le monde se comprend, se tolère, s'intéresse aux autres. Et surtout, nous repartons avec une image merveilleuse du pays organisateur, fiers d'avoir participé à une fête unique en son genre.

Même si cela est difficile à quantifier, les JO offrent en retour et il ne faudra pas l'oublier quand, ces prochains mois, la question des Jeux en Suisse reviendra sur la table. Les Jeux olympiques d’hiver devraient-ils avoir lieu dans notre pays? Quiconque a vécu l’expérience de Paris 2024 sera emballé.

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