Seulement 27% des coureurs ont terminé ces deux éditions de la «classique des feuilles mortes». Les autres engagés ont tous été hors-délais ou ont abandonné (les chiffres mentionnés dans cet article tiennent compte de ces deux cas de figure).
En 2012, ce n'est pas le retour du "Mur de Sormano" après 50 ans d'absence qui a éparpillé les coureurs, mais la pluie battante et la température très fraîche (entre 10 et 12 degrés). L'année suivante, la pluie s'est aussi invitée sur le dernier Monument de la saison. Associée aux circonstances de course, elle a durement frappé le peloton: pour preuve, les huit coureurs de la formation australienne Orica-GreenEDGE ont abandonné.
Les trois épreuves ci-dessus n'ont été terminées que par 25% des coureurs inscrits. Mercredi dernier, ce sont le froid, le mélange pluie-neige et la grêle qui ont éreinté les coureurs en Belgique. Sur les Strade Bianche 2020, la chaleur (plus de 35 degrés) et la poussière avaient carrément transformé l'épreuve en «course de survivants», selon l'aveu du vainqueur Wout Van Aert, tandis que Gand-Wevelgem 2010 avait souffert du vent et de la programmation (la classique s'était disputée au lendemain du GP E3, si bien que de nombreux coureurs étaient marqués physiquement).
19% des cyclistes au départ de Gand ont franchi la ligne d'arrivée lors de cette édition que le quotidien belge Le Soir a qualifié d'anthologie. La course a été remportée par Luca Paolini dans la pluie, le froid et surtout le vent: des rafales à 90 km/h ont rapidement découragé la plupart des favoris et envoyé des hommes dans le décor.
On l'a vu dans les exemples précités, le froid et la pluie peuvent faire de gros dégâts sur les épreuves cyclistes. Alors, quand le brouillard s'en mêle, comme sur la classique italienne en 2010, c'est une hécatombe: sur les 199 coureurs au départ, seuls 34 ont atteint Côme (soit 17% des engagés).
Voici la course d'un jour qui, ces 15 dernières années, a fait le plus de dégâts: seuls 13% des partants ont été classés!
Les 194 kilomètres de la classique ont été intégralement disputé dans des conditions extrêmes (vents violents et pluies torrentielles) sous l'effet de la tempête Xynthia. «C'était une journée folle sur le vélo. Le vent est devenu de plus en plus fort et il faisait de plus en plus froid», a déclaré Dominique Rollin (5e) après la ligne d'arrivée. Le Canadien fait partie de ces coureurs que les conditions exécrables subliment.
(jcz)