Avant d'ouvrir sa boutique de jeux en plein centre de Morges, Warda a passé de nombreuses heures autour du Brändi Dog. «C'était un jeu que l'on trouvait à l'école ou à la bibliothèque», se souvient celle qui a grandi à Genève. Pourtant, elle n'en possède aujourd'hui aucun exemplaire dans son magasin. «On ne me le demande jamais, car il n'est pas très populaire en Suisse romande.»
Cela va peut-être changer après l'Euro car le jeu bénéficie d'un coup de projecteur inattendu: plusieurs footballeuses de la Nati féminine l'ont en effet adopté entre deux entraînements. Warda est ravie de l'apprendre, et ça se comprend: cette biologiste de formation a décidé de changer de vie en octobre 2024 pour partager sa passion et défendre les vertus des jeux de société.
Le Brändi Dog est tout à fait le genre de jeu qui rassemble plus qu'il ne divise. «Bien sûr, le principe consiste à battre l'équipe adverse mais ce qui est intéressant, c'est la configuration deux contre deux, souligne Warda. On est toujours en équipe. Ce jeu favorise le langage non verbal, les jeux de regards. On peut créer des automatismes et une complicité.»
Le Brändi Dog est une sort de «Hâte-toi lentement» mais avec un aspect un peu plus stratégique. Le principe est simple: chaque participant possède quatre chiens (donc huit par équipe de deux) symbolisés par des pions de couleur. Les joueurs doivent sortir les toutous de leur niche, puis faire le tour du jardin avant de les ramener au bercail. La première des équipes qui a rentré la meute gagne.
La partie dure une vingtaine de minutes et fait la part belle à l'entraide et la stratégie. «Vous pouvez aider votre partenaire en cours de route», précise Warda, qui fait aussi un lien entre le Brändi Dog et le jass. «Il faut compter les cartes et deviner celles que possèdent les adversaires. Il y a le même jeu de regards et de langage corporel qu'au jass.»
C'est aussi pour cette raison que le Brändi Dog est moins populaire chez nous qu'outre-Sarine.
Quand on lui demande quel jeu de société la Nati féminine devrait adopter pour aller plus loin encore dans le tournoi, Warda conseille le «Top Ten». «C'est un jeu purement coopératif qui peut se pratiquer jusqu'à neuf personnes (les règles sont à découvrir en cliquant ici).»
Pour le moment, les footballeuses de Pia Sundhage sont engagées dans une autre partie: un jeu à onze contre onze qu'elles ont bien l'intention de remporter, ce vendredi soir en quart de finale de l'Euro féminin.