Certains ont beau relativiser cette affirmation, mais les choses sont ainsi: Xherdan Shaqiri est la clé du succès du FC Bâle. Point. Accueilli sur les bords du Rhin comme le sauveur, le revenant livre la marchandise. Et comment! Contre Servette (3-1), il a réalisé un véritable festival avec un triplé. C'est la première fois qu'il réussit un tel exploit en club. Il en est déjà à cinq buts depuis son retour en Super League, et est à l'origine de sept autres.
Ses passes en profondeur trouvent ses coéquipiers, tout comme ses balles arrêtées. Alex Frei, consultant à blue Sport, a déclaré:
L'entraîneur du FCB, Fabio Celestini, n'oublie pas non plus l'importance, au côté de Shaqiri, des jeunes joueurs. «La mentalité de gagnant de Shaq' est exactement ce dont nos jeunes joueurs ont besoin», a applaudi le technicien vaudois.
Xherdan Shaqiri lui-même rayonnait après la victoire, dimanche:
38 buts marqués en 15 matchs, soit une moyenne de 2,53 pions par rencontre. Le FCB est la meilleure attaque de Super League. La deuxième, Lucerne, en est à 1,8 but. Si l'esprit offensif des Bâlois est remarquable, leur défense est tout aussi fiable: 16 buts encaissés, soit à peine un par match.
Des valeurs qui correspondent à celles des prétendants au titre. Lugano (2e), par exemple, n'a également encaissé que 16 buts et se trouve logiquement à égalité de points avec le FCB. Le capitaine du FCB, Dominik Schmid, se réjouit de cette situation:
D'une manière générale, on peut constater que l'effectif rhénan n'a pas été aussi homogène et équilibré depuis longtemps. Et avec les succès, la confiance en soi grandit, la résistance aussi. De quoi installer les Bâlois dans un cercle vertueux.
Il ne l'a pas encore exprimé ainsi, mais on le sent: Fabio Celestini est en mission avec le FC Bâle. Comme un mantra, le Vaudois a martelé pendant un an dans quel état il avait repris le FCB, lanterne rouge du championnat, et qu'il n'avait, à ce moment, qu'un seul objectif: éviter la relégation en Challenge League.
Et pourtant, Celestini ne sait que trop bien que, pour lui aussi, le FC Bâle offre beaucoup plus d'opportunités de gloire que ses précédents clubs (Lausanne, Lugano, Lucerne et Sion). Le technicien a remporté la Coupe avec Lucerne en 2021, son seul titre. Sur les bords du Rhin, il peut espérer davantage.
Son mérite est d'avoir su, après un début de saison relativement calme, gérer l'arrivée de Shaqiri, adapter le système et intégrer les derniers transferts de manière profitable à l'équipe.
Depuis qu'il a repris le club, David Degen a souvent mis le feu avec ses paroles. Dès qu'il donnait une interview, il fallait ensuite faire le ménage, apaiser, désamorcer. Au point de nous faire penser que chaque interview que le président n'accordait pas était une bonne interview...
Après un long silence, il s'est à nouveau exprimé la semaine passée, dans le Sonntagsblick. Et il n'y a eu, cette fois, aucune déclaration polémique. Seul fait saillant de cet entretien? La volonté de Degen que les clubs suisses se commercialisent davantage eux-mêmes.
Degen a raconté qu'il n'était pas favorable aux retours d'anciens joueurs à Bâle, et que c'est son directeur sportif, Daniel Stucki, qui a réussi à le convaincre pour Shaqiri. Depuis, le président qualifie Stucki de «roi des transferts».
Auparavant, Stucki était le chef de la relève. «Depuis qu'il est directeur sportif, le calme règne dans le club», applaudit David Degen. Ce calme, et la constance qui en découle, ont souvent fait défaut au FCB ces dernières années.
La joie des fans après le but décisif, le 2-1, de Xherdan Shaqiri dimanche en fin de match contre Servette était immense. Après la victoire contre Saint-Gall en octobre, les fans rhénans ont assisté pour la deuxième fois en cinq semaines à un succès des leurs en toute fin de partie. Avec toute l'explosion d'émotions qui accompagne ce genre de victoires.
Les spectateurs, justement, sont nettement plus nombreux au Parc Saint-Jacques que la saison passée. Après sept matchs à domicile, la moyenne est de 27'324 personnes.
Le retour de Shaqiri et les bonnes performances actuelles y sont pour quelque chose. Conséquence: ce stade bien garni pousse davantage son équipe, qui en dégage l'énergie nécessaire pour arracher des victoires.
Autre marqueur de ce fort engouement: la boutique, qui réalise des ventes records grâce au maillot de Shaqiri. Dimanche, les fans faisaient la queue pour s'offrir le quatrième maillot rhénan, couleur or, porté face à Servette.
Le haut du classement de Super League est très serré: seulement cinq points séparent les deux clubs de tête, Bâle et Lugano (28 points) du sixième, Lausanne (23). Et le champion en titre YB, en perte de vitesse, est largué, avec onze unités de retard sur le leader.
Les poursuivants, Zurich, Servette et Lucerne, sont trop inconstants pour aspirer à mieux actuellement. Cette saison, seul Lausanne a gagné quatre matchs de suite. Bâle, Saint-Gall, Lucerne et Lugano ont, eux, «seulement» réussi à fêter trois victoires consécutives.
Une fois leader, les équipes faillissent. C'est aussi une partie de l'explication de la progression du FC Bâle depuis le 6 octobre, grimpé de la 7e à la 1ère place.
Passer l'hiver sur le trône est devenu tout à fait réaliste pour le FCB, qui sera favori lors de ses trois matchs avant la trêve: les venues de Lausanne et GC au Parc Saint-Jacques et un déplacement à Saint-Gall.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber