Pour ceux qui connaissent la carrière de Francisco Rodriguez, il peut être étonnant de constater que le frère cadet du défenseur de la Nati, Ricardo, joue désormais au FC Baden, à seulement 29 ans.
Car avant de poser ses valises dans le club argovien de troisième division cet hiver, le milieu offensif a disputé 119 matchs de Super League (avec Zurich, Lucerne ou encore Winterthour) et même un de Bundesliga allemande (Wolfsburg).
Mais à Baden, «Cico», son surnom, a désormais le temps de se consacrer à ses activités annexes, notamment le podcast qu'il a créé (Cic-Off) et un label, appelé «99%», actif sur les réseaux sociaux (page Instagram et groupe WhatsApp). Le thème de ce label? La santé mentale.
Ce sujet lui tient particulièrement à cœur, car il est lié à sa propre histoire. En 2019, alors qu'il évoluait en Super League, Francisco Rodriguez a souffert d'une dépression en même temps qu'il traversait une phase difficile dans sa carrière. Il a rendu public sa dépression, afin de sensibiliser et de lever les tabous.
Une cause qu'il tente de faire avancer encore aujourd'hui, à travers différents projets. Car le tabou est toujours bien présent dans le foot pro, notamment en Suisse.
L'ex-milieu du FC Zurich regrette que beaucoup de footballeurs n'osent pas parler de leurs difficultés psychologiques, par peur d'être mis de côté dans ce milieu où règne l'ultra-compétitivité. «Parler des difficultés mentales peut aider les joueurs à mieux gérer leurs problèmes et la pression», assure Rodriguez. Il en a lui-même fait l'expérience:
Pourtant, beaucoup d'entraîneurs, de dirigeants de club ou de joueurs ne semblent pas voir les choses de cette façon et dramatisent les troubles psychologiques.
Rodriguez pense aussi qu'il s'est privé de quelques options en rendant publics ses problèmes mentaux. «La saison dernière, au FC Winterthour, je n'ai plus eu de chance et il n'y a pas eu d'offres d'autres clubs, même si j'ai montré de bonnes performances à l'entraînement. Je sais que des voix critiques se sont élevées. Ma résistance à la pression a été mise en doute».
Et pourtant, «Cico» est fier d'avoir abordé ce sujet en public. Il le referait sans hésiter:
Le joueur du FC Baden explique qu'il a reçu beaucoup de messages venant de footballeurs et de non-footballeurs, qui l'ont remercié parce qu'ils se trouvaient dans une situation similaire. «Ça me montre que j'ai agi de manière juste».
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber