Nous avions laissé le football français à Paris et conservé de lui une belle image. Les Bleus du cécifoot – champions paralympiques au pied de la Tour Eiffel – ont en effet redoré le blason tricolore après les piètres prestations des hommes de Didier Deschamps, au Championnat d'Europe des nations cet été. Or une autre équipe de France est désormais sous le feu des projecteurs: celle de futsal. Et elle est empêtrée dans un scandale planétaire.
Les joueurs de Raphaël Reynaud disputent actuellement la Coupe du monde en Ouzbékistan. Qualifiés pour la phase à élimination directe après des succès net et sans bavure contre le Guatemala et le Venezuela, ils ont été sèchement battus lors du troisième et dernier match de poule par l'Iran. Une défaite 4-1 devant plus de 2'500 spectateurs, dans ce qui s'apparentait à une finale pour la première place.
Or cette partie a soulevé des interrogations à Boukhara et Tachkent. Après une triste première période, soldée sur le score de 0-0, l'Iran a ouvert le score de manière suspecte. Salar Aghapour a éliminé une défense trop laxiste puis a facilement trompé Thibaut Garros. Jusqu'ici impeccable, le gardien de l'équipe de France a semblé laisser filer le ballon dans sa propre cage.
Menée au score, la France n'a jamais sonné la révolte et a ensuite laisser son adversaire jouer à sa guise. Une réaction assumée par Raphaël Reynaud. «C'était d'abord aux Iraniens de faire le jeu. On ne s'attendait pas à cette attitude de leur part. L'objectif était surtout de ne pas prendre de cartons et ne pas se blesser», a déclaré le sélectionneur des Bleus, surpris de voir l'Iran déjouer.
Même son de cloche du côté de Kevin Ramirez. «On est conscient de ne pas avoir offert le plus beau des spectacles. Il y avait de la fatigue, les cartons à gérer… C’est un choix», a partagé le capitaine de l'équipe de France. Or ce résultat est une aubaine pour les Tricolores. Il offre à la sélection un tableau avantageux. En terminant deuxième de sa poule, la France ne se coltinera pas le Maroc en huitième de finale et défiera un adversaire moins technique: la Thaïlande. Mieux, la bande à Abdessamad Mohammed ne croisera pas le fer avec le Brésil – quintuple vainqueur de la compétition et mastodonte de la discipline – en cas de qualification en quart de finale.
Certains y voient plus qu'un simple calcul et portent un regard critique sur cette rencontre. Ils soupçonnent un match arrangé. C'est le cas de la Libye, éliminée dans un autre groupe, et surtout du Paraguay, que les Bleus pourraient affronter en quart de finale. Ces deux pays ont porté réclamation auprès de la FIFA pour conduite non sportive de la France et de l'Iran. Contactée par RMC Sport, l'instance mondiale reste pour l'heure timide au sujet de cette affaire.
Ce n'est pas le cas du sélectionneur de la Thaïlande, futur adversaire de la France, vendredi à 14h30. «L'Iran et la France, entraîneurs et joueurs, ont déshonoré mon sport. Vous êtes une honte mondiale», a fustigé Miguel Rodrigo. Le Brésilien Falcao, légende de sa discipline, partage le même avis.
En voulant se préserver et en ayant certainement voulu compter les points, l'équipe de France de futsal aborde désormais son huitième de finale dans la tourmente et l'agitation. Et elle pourrait le payer cher. Thierry Henry avait qualifié les Bleus pour le Mondial 2010 en délivrant une passe décisive de la main face à l'Irlande. La suite, tout le monde s'en souvient. Une élimination honteuse au premier tour et cet épisode de Knysna. Le karma existe parfois avec l'équipe de France.