Taffarel raconte comment Dieu et Ayrton Senna ont battu l'Italie en 94
Claudio Taffarel, le portier du Brésil en 1994, revient sur la certitude qui l'a habité «juste avant» la frappe manquée de l'attaquant italien. «Je savais que nous deviendrons champions du monde!»
Quand un journaliste italien rencontre Claudio Taffarel, de quoi lui parle-t-il en premier? De la finale de la Coupe du monde 1994, évidemment, et du traumatisme national né de la frappe manquée par Roberto Baggio lors de la séance des tirs au but (0-0 à l'issue du temps règlementaire, 2-3 aux tab). «On ne peut commencer l'interview que par ça, par Pasadena 94», dit le journaliste Sebastiano Vernazza à Claudio Taffarel, ce vendredi dans La Gazzetta dello Sport, faisant ressusciter chez son interlocuteur le souvenir d'une certitude.
Rappelons qu'au moment où il pose le ballon sur le point de penalty, Roberto Baggio sait qu'il n'a pas le droit à l'erreur: s'il échoue dans sa tentative, le Brésil est champion du monde.
L'ex-portier brésilien raconte:
«Je connaissais le talent de Baggio, je savais à quel point il était redoutable sur penalty. Mais juste avant qu'il s'élance, j'ai été pris d'une certitude: nous serons champions du monde. Je ne savais pas si j'allais arrêter sa frappe ou si c'est lui qui allait la manquer, mais à cet instant, j'étais certain que nous remporterions le Mondial.»
L'ancien gardien (56 ans) aujourd'hui.
D'où lui venait cette certitude? Taffarel hésite encore. «Je suis très croyant, je ne sais pas pas si l'illumination est venue de Dieu.»
La suite appartient à l'histoire: l'attaquant italien a fait quelques pas d'élan et expédié sa frappe dans le ciel américain.
Image: AP
«Vous avez parlé avec Baggio de cette action par la suite?», demande le journaliste transalpin. «Non et je le regrette», répond Claudio Taffarel, aujourd'hui préparateur des gardiens brésiliens pour la Coupe du monde au Qatar.
«J'aimerais rencontrer Baggio en toute amitié pour échanger nos ressentis, et lui demander s'il a modifié la direction de son tir parce qu'il m'a vu bouger»
Claudio Taffarel
Juste après la frappe manquée par l'Italien, les supporters brésiliens ont affirmé que c'était Ayrton Senna qui, d'en haut (le mythique pilote de F1 était décédé deux mois et demi plus tôt sur le circuit d'Imola), avait fait rater Baggio.
Une hypothèse à laquelle Claudio Taffarel n'est pas loin de croire.
«Quelques mois avant la Coupe du monde, l'équipe du Brésil et moi-même avions croisé Senna à l'aéroport de Paris. On s'était fait une promesse: lui allait tout faire pour remporter son 4e titre mondial de F1, et nous ferions de même pour décrocher notre 4e titre mondial de football. Puis il est mort le 1er mai et on s'est dit qu'on devait remporter la Coupe du monde pour lui. Je crois moi aussi que Senna, de là-haut, a poussé le ballon de Baggio dans les airs pour faire triompher son Brésil.»
Les nouveaux champions du monde ont déployé une banderole en hommage à Ayrton Senna après leur sacre. Image: AP
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Une petite révolution change la vie des motards sur le Dakar
Une tablette numérique (encore perfectible) est apparue sur les deux-roues du rallye. Elle remplace les rouleaux de papier d'une autre époque, que nous raconte l'ancien pilote vaudois Jean-Jacques Loup.
Jean-Jacques Loup a disputé quatre fois le Paris-Dakar dans les années 80, à une autre époque de sa vie, et de celle de la course aussi. Le Vaudois de 79 ans continue pourtant de suivre l'épreuve chaque hiver. Et il a remarqué que quelque chose avait changé sur les deux-roues cette année, qu'une nouveauté encore jamais vue sur la célèbre course était apparue: une tablette numérique.