Sport
Football

Football: remous autour du trophée de la Coupe du monde

KEYPIX - President Donald Trump holds the FIFA World Cup Winners Trophy during an announcement in the Oval Office of the White House, Friday, Aug. 22, 2025, in Washington. (AP Photo/Jacquelyn Martin)
Donald Trump avec le trophée du Mondial, c'était en août 2025 dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche. Keystone

Le trophée de la Coupe du monde au cœur d’une polémique

Selon le New York Times, la vitrine où trône habituellement le trophée au musée de la FIFA, à Zurich, serait vide. L’enquête mènerait tout droit… à Washington.
16.10.2025, 18:4516.10.2025, 18:45
François Schmid-Bechtel / Simon Häring

Presque religieusement, ils se tiennent là, les yeux écarquillés, fascinés. Certains se balancent timidement d’un pied sur l’autre, d’autres posent fièrement en champions. Mais tous — petits et grands enfants — sont émerveillés devant la même chose: le trophée de la Coupe du monde.

Haute de 36,8 centimètres et pesant 6,175 kilos, la statuette contient environ 4,6 kilos d’or 18 carats. Un poids et une aura mythiques. Ce n’est d’ailleurs pas une «coupe» au sens strict — on ne peut pas boire dedans —, et elle serait creuse, histoire d’être un peu moins lourde.

On le touche avec les yeux

Le précieux trophée trône d’ordinaire au musée de la FIFA à Zurich, où il fait figure de star absolue. C’est l’objet le plus photographié du lieu, évidemment: qui peut se vanter de l’avoir tenu entre ses mains? Seuls quelques élus. Pour les simples visiteurs, pas question de le toucher: la FIFA réserve ce privilège à un cercle très restreint. Mais pour les selfies, en revanche, pas de restriction.

JAHRESRUECKBLICK 2006 - AUSLAND - FUSSBALL WELTMEISTER ITALIEN IM GLUECK: Italian captain Fabio Cannavaro lift the trophy after the team defeated France during the final of the 2006 FIFA World Cup bet ...
Cannavaro avait eu le privilège de porter le trophée mythique après la victoire de l'Italie au Mondial 2006 en Allemagne.Image: EPA

Récemment, pourtant, le trophée a fait parler de lui pour une tout autre raison. Le New York Times a rapporté qu’au début du mois d’octobre, la vitrine où il est exposé était… vide. De quoi relancer les rumeurs de vol. Ce ne serait pas une première: après le troisième sacre du Brésil en 1970, l’original avait été remis à la Fédération brésilienne — avant d’être dérobé en 1983, puis probablement fondu. On ne l’a jamais revu.

Mercredi, lors de notre passage au musée de la FIFA, le trophée était pourtant bien là, rutilant. S’agissait-il d’un retour discret? La FIFA, elle, reste sereine. L’organisation assure que le trophée reste toujours en sa possession, même s’il «voyage» régulièrement à travers le monde. Sa dernière escapade? Quelques jours en juillet.

Mais le New York Times va plus loin: selon le quotidien américain, Donald Trump aurait convaincu Gianni Infantino de lui céder deux trophées de la FIFA, dont une réplique du trophée de la Coupe du monde, actuellement exposée dans le Bureau ovale.

Infantino et Trump, une amitié bien installée

On le sait, le président américain et le patron de la FIFA entretiennent depuis plusieurs années une relation privilégiée. Leur rapprochement remonte à l’attribution de la Coupe du monde 2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique — une décision prise durant le premier mandat de Trump. Plus récemment, Gianni Infantino a de nouveau surpris le public en apparaissant au sommet pour la paix de Charm el-Cheikh, en Égypte. Une présence inattendue… mais révélatrice de son lien avec le milliardaire américain.

President Donald Trump and FIFA president Gianni Infantino pose for a photo in Sharm el-Sheikh, Egypt, Monday, Oct. 13, 2025. (Suzanne Plunkett, Pool Photo via AP)
Egypt Mideast Wars
Trump et Infantino à Charm el-Cheikh. Keystone

Le président de la FIFA n’a d’ailleurs pas manqué de couvrir Trump d’éloges, saluant «un jour historique pour le Moyen-Orient, pour le monde, pour la paix». Et d’ajouter, dans une envolée digne d’un discours diplomatique: «Un nouveau départ, comme l’a dit le président Trump, une nouvelle aube pour toute la région, pour le monde entier.» Avant même son départ pour l’Égypte, Infantino avait confié qu’il aurait volontiers vu Trump récompensé du prix Nobel de la paix. Rien que ça.

On sait de Donald Trump qu’il a un faible pour l’or, qu’il aime être au centre de l’attention, et qu’il adore donner le ton. Ce qu’on ignore, en revanche, c’est s’il connaît la règle du hors-jeu. Peu importe, tant qu’il saisit ce que représente une Coupe du monde de football.

Une touche de superstition

D’après le New York Times, une réplique dorée du trophée de la Coupe du monde aurait récemment trouvé sa place dans le Bureau ovale. Rien d’étonnant, finalement: en août dernier, lorsque Gianni Infantino lui avait rendu visite avec le trophée sous le bras, Trump avait plaisanté en disant vouloir le garder. Il avait même ajouté qu’il se marierait parfaitement avec la nouvelle décoration dorée du Bureau ovale.

Détail croustillant: selon la superstition, toucher le trophée avant de l’avoir gagné porterait malheur. Mais Trump, fidèle à lui-même, n’a pas résisté. Infantino aurait alors désamorcé la situation en lui lançant, sourire en coin:

«Vous pouvez le toucher, Monsieur le Président. Vous êtes un gagnant»

Si la réplique du trophée mondial trône vraiment à Washington, ce ne serait pas le premier trophée de foot dans le décor présidentiel. Trump possède déjà celui de la Coupe du monde des clubs, organisée l’été dernier aux États-Unis. Ironie du sort: Chelsea, le vainqueur de la compétition, n’en garde qu’une copie, tout comme les champions du monde.

Trump effacé par Chelsea

Mais Trump a aussi fait parler de lui sur le terrain lors de la Coupe du monde des clubs. Lors de la cérémonie de remise du trophée, après avoir félicité les vainqueurs, il a tout simplement refusé de quitter la scène et s’est invité sur la photo officielle des champions. Le joueur de Chelsea Cole Palmer a reconnu ensuite :

«On était un peu déconcertés, pour être honnêtes»
epa12236603 Chelsea FC players lift the trophy as US President Donald Trump (5-R) looks on after winning the FIFA Club World Cup 2025 final match between Chelsea FC and Paris Saint-Germain, in East Ru ...
Le président US est resté avec les joueurs. Keystone

Le club londonien a, semble-t-il, trouvé une solution à sa manière. Sur les photos publiées sur les réseaux sociaux, la cellule communication de Chelsea a tout bonnement effacé le président américain des images de célébration.

Ah oui, Donald Trump aime toujours avoir le dernier mot — même dans le football. Mardi, il a menacé de retirer à Boston l’organisation des matchs du Mondial 2026, estimant que sa maire démocrate, Michelle Wu, était «intelligente, mais radicale de gauche». Il a aussi pointé du doigt les manifestations pro-palestiniennes récemment marquées par des violences dans la ville. Trump a déclaré:

« Quand quelqu’un fait du mauvais travail et que je sens que les conditions ne sont pas sûres, j’appelle Gianni — le phénoménal président de la FIFA — et je lui dis: "Déplaçons ça ailleurs". Gianni n’aimerait pas le faire, mais il le ferait sans problème.»

Une phrase qui en dit long: entre Trump et Infantino, la complicité reste entière.

Les stars au défilé Saint Laurent, à la Fashion Week de Paris
1 / 31
Les stars au défilé Saint Laurent, à la Fashion Week de Paris

Hailey Bieber.

source: wwd / river callaway
partager sur Facebookpartager sur X
La bande-annonce de la 3e saison de «The Diplomat»
Video: youtube
Ceci pourrait également vous intéresser:
As-tu quelque chose à nous dire ?
As-tu une remarque pertinente ou as-tu découvert une erreur ? Tu peux volontiers nous transmettre ton message via le formulaire.
1 Commentaire
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
1
Dan Ndoye a une revanche à prendre au Stade de Genève
«Frustrée» en Slovénie (0-0), la Nati pourrait se qualifier pour le Mondial en novembre prochain au bout du lac. Un stade dans lequel Dan Ndoye n'a jamais joué avec la Suisse, et ce n'est pas de sa faute.
L'attaquant vaudois s'est confié à Keystone-ATS dans les travées du Stadion Stozice de Ljubljana, juste avant de remonter dans le bus suisse. Il préfère retenir le positif à l'issue de ce match nul qui ne remet pas en question le statut de favori de la Suisse dans son groupe, et ce malgré la victoire du Kosovo en Suède (1-0).
L’article