L'Ecossais Scott McTominay, nouvelle coqueluche du Napoli, est bien parti pour offrir au Napoli un quatrième scudetto: l'équipe entraînée par Antonio Conte possède en effet trois points d'avance sur l'Inter (et un calendrier favorable) à trois journées de la fin du championnat.
Après Maradona, révéré à jamais pour les titres de champion d'Italie en 1987 et 1990, et «Kvaradona», alias Khvicha Kvaratskhelia meilleur joueur de la Serie A 2022/23 survolée par le Napoli, au tour de «MacRadona»? Pour l'instant, McTominay n'a gagné pour surnoms «que» MacGyver ou McTerminator, en référence à un personnage d'une série TV capable grâce à son ingéniosité de se tirer des situations les plus compromises et à un autre d'une saga de science-fiction connu pour sa force.
S'il ne suscitera sans doute jamais l'adoration que voue encore Naples à l'Argentin Diego Armando Maradona qui, entre 1984 et 1991, lui a offert deux titres de champion, une Coupe d'Italie et une Coupe de l'UEFA, l'Ecossais a fait fort en seulement neuf mois.
Alors que Naples sortait d'une saison catastrophique, terminée à la dixième place après avoir consommé trois entraîneurs et sans qualification européenne pour la première fois depuis 2014, l'imposant milieu offensif (1,93 m) est devenu l'incarnation d'une équipe transformée par Antonio Conte en implacable machine à gagner, à défaut d'écoeurer la concurrence.
Depuis août, il a inscrit onze buts, ce qui en fait déjà l'Ecossais le plus prolifique en une saison de Serie A, devant le légendaire Denis Law (10 buts avec le Torino en 1961-62).
Et surtout, l'international écossais de 28 ans a fait mouche à cinq reprises lors des quatre dernières journées, ce qui a permis à Naples de dépasser l'Inter, champion d'Italie en titre.
Le Napoli a eu le nez creux: il a déboursé 30 millions d'euros pour un joueur qui, enfant, avait tapé dans l'oeil de Sir Alex Ferguson et qui a fait toute sa carrière à Manchester United, obligé de réduire sa masse salariale l'été dernier pour respecter le fair-play financier. Si les Red Devils ont vu leur étoile singulièrement pâlir ces dernières saisons, McTominay (178 matchs de Premier League, 19 buts) a rarement déçu les supporteurs mancuniens dont il était le chouchou.
«J'aurais préféré ne pas le perdre, car il incarne Manchester United», avait expliqué au moment de son départ Eric ten Hag, alors entraîneur du club anglais. «C'est un mec en or, spécial, toujours souriant et heureux, un bosseur acharné, a confirmé le week-end dernier son coéquipier napolitain Leonardo Spinazzola. On a de la chance de l'avoir dans notre équipe.»
Alors qu'il pourrait remporter son premier titre de champion (il avait terminé 2e du Championnat d'Angleterre avec Manchester United en 2018 et 2021), McTominay, qui s'est mis sans trop de mal à l'italien, pense d'abord au retentissement que ce quatrième scudetto pourrait avoir à Naples et pour ses tifosi passionnés.
«Cela serait énorme pour cette ville», a-t-il reconnu, avant de retrouver un flegme tout britannique et guère napolitain: «Il faut rester calme et relax, prendre les matchs les uns après les autres», a prévenu l'Ecossais.
(jcz/afp)