Lorsque la Suisse jouera en Serbie samedi prochain, Granit Xhaka sera sous le feu des projecteurs. Déjà parce que le capitaine y fera son retour de suspension, lui qui a beaucoup manqué lors du match précédent contre l'Espagne (lourde défaite 4-1 à Genève).
Mais surtout à cause du contexte géopolitique. Chaque fois que la Suisse et la Serbie s'affrontent, Xhaka – originaire du Kosovo – est au centre de l'attention. C'était le cas à la Coupe du monde 2018 puis celle de 2022, deux rencontres émaillées par des polémiques dans lesquelles le milieu de terrain de Leverkusen était à chaque fois impliqué.
Et cette fois-ci, nouveauté, le capitaine suisse et ses compatriotes affrontent la Serbie en Serbie. Pas en Russie ou au Qatar. D'où la question posée au sélectionneur, Murat Yakin, de savoir s'il avait discuté de cette situation avec Granit Xhaka et s'il avait éventuellement eu l'idée de ne pas emmener son joueur. La réponse de Yakin?
Le fait que le match n'ait pas lieu à Belgrade mais à Leskovac, une petite ville située à 275 km de la capitale, mais à seulement 60 km de la frontière avec le Kosovo, n'a apparemment pas de raison politique ou sécuritaire.
La fédération serbe espère plutôt remplir plus facilement ce petit stade de province, qui ne compte que 8'000 places, que le grand Marakana de Belgrade. D'autant plus que la sélection serbe n'est pas très populaire dans son pays actuellement, après son élimination sans gloire (aucune victoire) dès la phase de groupes à l'Euro cet été.
Concernant le contingent helvétique, Xhaka est donc de retour de suspension. Tout comme Nico Elvedi, qui a purgé contre l'Espagne son carton rouge reçu face au Danemark. Et Murat Yakin a rappelé le gardien Philipp Köhn, Ulisses Garcia, Cédric Zesiger, Edimilson Fernandes, Dan Ndoye et Andi Zeqiri (qui a, lui aussi, des origines kosovares).
Par contre, outre les blessés Jonas Omlin et Ruben Vargas, Renato Steffen est également absent. Murat Yakin justifie sa décision par le fait que le Luganais revient de blessure et n'a fait que de brèves apparitions.
Le sélectionneur assure qu'il a de nouveau eu une bonne discussion avec le joueur de l'AC Milan. «La porte n'est pas fermée pour lui». La preuve: Yakin l'a quand même placé sur la liste de piquet.
Christian Witzig (23 ans), lui, fête sa première venue au sein de la Nati. Ce n'est pas surprenant, car le milieu du FC Saint-Gall est une valeur sûre de Super League depuis plusieurs mois. Après une fin de saison en fanfare ce printemps, le Thurgovien réalise un début d'exercice impressionnant. En neuf matchs, championnat et coupe confondus, il a marqué trois buts et délivré quatre passes décisives.
Trois jours après le match en Serbie, la Suisse affronte le Danemark le mardi 15 octobre à Saint-Gall. Après un mauvais départ avec deux défaites en septembre, la Nati est déjà au pied du mur en Ligue des nations. Murat Yakin s'est fixé un objectif prioritaire:
Pour y arriver, et parce que Fabian Schär (qui a annoncé sa retraite internationale cet été) n'a pas encore été convenablement remplacé, faut-il revenir à une défense à quatre? Le sélectionneur répond par la négative: «Notre système est bien rodé. Avec Manu (Akanji), Remo (Freuler) et Granit (Xhaka), notre axe défensif fonctionne très bien. Un changement maintenant n'aurait pas de sens».
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber