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National League: Genève-Servette est la risée du championnat

Genève-Servette n'a toujours aucun chef
Yorick Treille a pris seul les rênes du GSHC. Du moins, sur le papier...
Keystone

Genève-Servette est la risée du championnat

Meilleure équipe en Europe il y a encore un an, Genève-Servette s'apprête à vivre l'humiliation ultime des play-outs. Jamais une équipe n'avait sombré si rapidement et profondément. Avec depuis dimanche trois entraîneurs, mais toujours aucun chef.
28.01.2025, 12:01
Klaus Zaugg
Klaus Zaugg
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Jan Cadieux a mené Genève-Servette au titre en avril 2023 et au triomphe en Ligue des champions en février 2024. Or la gloire et les louanges ont fait que les joueurs ont vécu comme des Dieux.

Cette équipe, composée de loups dominants, rassasiés et surpayés, ne pouvait dès lors plus être dirigée par le Canado-Suisse, logiquement évincé le 28 décembre dernier. C'est comme cela que les choses se passent parfois. On fait alors appel à un chef charismatique pour prendre un nouveau virage.

Or à Genève, le directeur sportif Marc Gautschi a choisi un étrange mode de succession: une direction collective, jamais vue auparavant dans le hockey professionnel, pas même parmi les grandes nations communistes de notre sport (URSS, Tchécoslovaquie). Les assistants de Cadieux, Yorick Treille et Rikard Franzen, ont donc dirigé ensemble le GSHC. Mais aucun des deux n'était réellement le patron.

Résultat: les Genevois n'ont gagné que quatre de leurs onze premiers matchs de l'année.

Dans ce contexte, Genève-Servette a été contraint de prendre de nouvelles mesures, et le Français Yorick Treille est officiellement devenu l'entraineur principal de la première équipe. Or la direction collective a été dans le même temps élargie avec l'arrivée de Stefan Hedlund, démis de ses fonctions le 8 décembre par Rapperswil, mais encore sous contrat jusqu'à la fin de la saison prochaine. Le directeur sportif des Lakers Janick Steinmann se frotte les mains: il a pu envoyer Hedlund en prêt à Genève jusqu'à la fin de cet exercice, et économiser ainsi beaucoup d'argent.

A Genève, le Suédois ne devient donc pas l'entraîneur principal, ce qui aurait pourtant été logique, mais «Associate Coach», un terme qui nous vient du hockey professionnel nord-américain. Les «Associate Coach» se situent un niveau au-dessus des assistants traditionnels et sont aussi mieux payés.

En fait, l'«Associate Coach» est le caporal des assistants, sans être le général de la bande.

Cependant, comme Rikard Franzen était encore récemment co-entraîneur principal, et l'est certainement toujours encore un peu, de manière non officielle, Stefan Hedlund est pour ainsi dire le premier «Double Associate Coach» au monde. Même Spielberg n'aurait pu imaginer un tel scénario.

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Rikard Franzen a retrouvé son poste d'assistant. Du moins, sur le papier...image: Keystone

Hedlund est un «alpha». Un homme fort, capable de s'imposer, et qui a tout de même commandé les Lakers durant plus de quatre ans, avec de belles réussites à la clé. Ses deux collègues sont d'aimables observateurs, sans charisme ni capacité à s'imposer.

Genève-Servette a donc trois entraîneurs (Treille, Hedlund, Franzen), mais toujours aucun vrai chef.

Des amis ont déconseillé à Stefan Hedlund de s'engager dans cette voie absurde. Mais il n'a rien à perdre. L'avantage d'une direction collective, c'est que personne ne sera à blâmer si cela ne fonctionne pas. Et s'il y a des résultats, tout le monde pourra les revendiquer.

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Stefan Hedlund a débarqué à Genève.image: Keystone

Il existe une expression merveilleuse pour décrire ce qui est arrivé au valeureux directeur sportif Marc Gautschi: il a perdu les pédales. Celui qui perd les pédales ne peut plus contrôler son vélo. Gautschi, lui, a perdu le contrôle de la division sportive. S'il a de la chance, et Dieu sait qu'il en a, avec deux titres remportés, la situation, dorénavant totalement incontrôlée, ne se terminera pas par une immense catastrophe.

En fait, tout cela pourrait donner des idées au club, et être très bénéfique sur le plan commercial. Pourquoi ne pas mettre en vente à chaque match une expérience unique, à savoir celle de devenir le temps d'une soirée coach assistant, et ainsi être au cœur de l'action derrière la bande et dans les vestiaires? Ticket d'entrée: 10'000 francs. Qu'il y ait ou non un entraîneur en plus, cela ne fait aucune différence. Et qui sait: peut-être qu'un profane pourrait avoir un plan lumineux, et contribuer au succès du GSHC.

Les Genevois sont désormais dans une situation où les play-outs ne doivent pas être exclus. S'ils venaient à les jouer, ils auraient au moins un avantage, celui d'être outsider, face au grand favori Ajoie.

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