La Suisse est en mesure de débloquer son compteur de médailles dès la première journée de compétition des JO de Paris 2024. Les deux Stefan, Küng et Bissegger, font en effet partie des meilleurs rouleurs mondiaux et rêvent d'être couronnés à l'issue du contre-la-montre individuel. Il devront néanmoins pédaler plus vite que Remco Evenepoel, Filippo Ganna et Joshua Tarling, les trois principaux favoris ce samedi.
Ni Küng ni Bissegger ne montera en tout cas sur la plus haute marche du podium si l'on se fie aux dernières prévisions de Gracenote-Nielsen, publiées juste avant le début des Jeux olympiques. Le célèbre institut prévoit un total de douze médailles pour la Suisse, soit seulement une de moins qu'à Tokyo, mais aucune en or. Il y en aurait six en argent et six en bronze.
Nielsen place ainsi la Suisse en 26e position au total des médailles, or le tableau du Comité international olympique (CIO) s'intéresse d'abord à la valeur des métaux, et les breloques en or comptent plus que tout. Viennent seulement ensuite celles en argent puis les médailles de bronze. Si les projections s'avèrent justes, la Suisse connaîtra une importante chute au classement des médailles. Sans titre olympique, elle serait dépassée par toute nation ayant glané au moins une fois le précieux métal doré. 33e à Londres, 23e à Rio et 24e à Tokyo, on pourrait la retrouver au-delà de la 50e place, voire de la 60e position.
Il faut remonter loin dans l'histoire du sport helvétique pour ne pas trouver trace d'un titre de champion olympique. La dernière fois, c'était à Séoul en 1988. La délégation avait alors décroché deux médailles d'argent et deux en bronze. Si Gracenote Nielsen ne voit aucun Suisse capable de devenir champion olympique, c'est sans doute à cause des absences de Jolanda Neff (VTT) et Marlen Reusser (cyclisme sur route). Ces deux athlètes pouvaient logiquement prétendre à l'or. Mais la première souffre de difficultés respiratoires et la deuxième d'un syndrome post-infectieux.
Cette situation s'explique aussi parce qu'aucun membre de l'équipe olympique ne domine pleinement son sport. Simon Ehammer brille par exemple à la longueur, mais le Grec Miltiadis Tentoglou saute plus loin que lui et détient la meilleure performance mondiale de la saison. Il sera difficile de le déloger. La sélection des vététistes masculins, habituellement pourvoyeurs de médailles, peut également justifier la prédiction. La Suisse a misé sur l'expérience des anciens Nino Schurter et Mathias Flückiger et a laissé à la maison Filippo Colombo, récent champion national.
Le chef de mission de Swiss Olympic, Ralph Stöckli, sait que la Suisse ne fera pas aussi bien à Paris qu’à Tokyo. Il est resté prudent en termes d’objectifs. Force est de constater que cette étude abonde dans son sens.
En dehors de la Suisse, Gracenote Nielsen prédit une domination américaine. La projection fait état de 112 médailles, dont 39 en or. La Chine suivrait avec 86 breloques pour 34 premières places. L'institut estime ensuite que la Grande-Bretagne obtiendra le troisième plus grand nombre de médailles (63), mais ce serait la France avec 27 titres olympiques qui s'adjugerait l'autre marche du podium. Elle ferait ainsi beaucoup mieux qu'à Tokyo, où elle s'était classée huitième. C'est le fameux effet «Jeux à domicile», celui boostant traditionnellement les performances des locaux.