Son nom ne vous dit sûrement pas grand chose. Stanisława Walasiewicz est née le 11 avril 1911 et a vécu jusqu'au 4 décembre 1980. Après une vie aventureuse, elle est entrée dans l'histoire comme une star intersexuée du sport.
Elle naît dans la région polonaise de la Vistule, qui faisait alors partie de l'Empire russe. Ses parents émigrent aux Etats-Unis lorsqu'elle a deux ans. Le passeport américain lui est proposé à plusieurs reprises. Mais elle refuse afin de pouvoir continuer à concourir pour la fédération polonaise. Ce n'est qu'en 1947 qu'elle devient américaine en épousant le boxeur Neil Olson. Elle devient alors Stella Walsh-Olson.
Elle est l'une des athlètes polonaises les plus populaires de son époque. Aux Jeux olympiques de Los Angeles, elle améliore plusieurs fois le record du monde et remporte, à l'âge de 21 ans, la médaille d'or du 100 mètres le 2 août 1932 en 11'90. Le même jour, elle obtient également la 6e place au lancer du disque avec un jet de 33,60 mètres.
Quatre ans plus tard, en 1936 à Berlin, elle court le 100 mètres en 11'70 et remporte l'argent olympique. Aux Championnats d'Europe de 1938, elle remporte les 100 et 200 mètres et obtient deux médailles d'argent: avec le relais polonais (4x100 mètres) et au saut en longueur. Au cours de sa carrière, elle sprinte pour établir 18 records du monde et plus de 70 records nationaux sur 100 et 200 mètres. Déjà pendant sa période active, des rumeurs récurrentes affirment qu'elle est un homme.
En 1947, elle devient américaine et se marie avec le boxeur Neil Olson. Bien que le mariage ne dure pas longtemps, elle garde le nom de Stella Walsh-Olson pour le reste de sa vie. En 1951, à l'âge de 40 ans, elle remporte ses derniers titres aux championnats d'athlétisme américains. Mais son histoire ne s'arrête pas là.
Le 4 décembre 1980, elle est abattue lors d'un vol à main armée dans un supermarché de Cleveland (Ohio). L'autopsie révèle que la championne olympique de 1932 n'avait pas d'utérus, mais des testicules et un pénis sous-développé.
Une analyse chromosomique révèle plus tard qu'elle possédait à la fois des chromosomes sexuels masculins et féminins. Dans la chronique des Jeux olympiques de Volker Kluge, elle est décrite comme un «pseudo-hermaphrodite masculin avec des organes sexuels externes féminins.»