Tôt le samedi matin, deux mondes se croisent habituellement dans les rues d'Adelboden. Il y a ceux qui viennent de se lever (les athlètes). Et ceux qui vont se coucher (les fêtards). Gino Caviezel se marre:
Skieurs et fêtards ont certes des objectifs différents, mais il faut les deux pour qu'une manche de Coupe du monde soit un évènement populaire inoubliable.
En haut du village, à l'hôtel de l'équipe de Suisse, le réveil est fixé entre 5h30 et 6h00. La plupart des athlètes commence la journée par des exercices de mobilité dans leur propre chambre. Ils sont suivis du petit-déjeuner. Au plus tard à 7h15, la troupe se déplace en direction de la zone d'arrivée, chaque athlète prenant place dans la voiture de son serviceman.
Le trajet jusqu'à l'aire d'arrivée du Chuenisbärgli ne dure pas plus de dix minutes. Une fois sur place, les skieurs empruntent un couloir qui mène du parking à la station inférieure du télésiège en toute discrétion.
A 8 heures, c'est l'inspection de la piste. La reconnaissance. «Elle se fait de manière très individuelle», renseigne Marc Berthod, le vainqueur d'Adelboden en 2008. Certains vont d'abord sur le terrain et se préparent ensuite, d'autres font l'inverse. La course commence à 10h30. Selon le classement de chacun, la pause jusqu'à la deuxième course sera plus ou moins longue. Marco Odermatt, qui était en tête à mi-parcours ce samedi, a connu une interruption de plus de trois heures, car il est descendu en dernier lors de la deuxième manche, vers 14h15.
Que faire de tout ce temps? Le leader de la première manche doit s'asseoir sur la chaise du leader jusqu'à ce que les 15 premiers coureurs soient descendus et que le TV-Break arrive. Des interviews sont ensuite organisées dans l'aire d'arrivée. L'année dernière, Odermatt a pu se retirer à 11 heures. Swiss Ski fait beaucoup pour que les conditions soient idéales lors de la Coupe du monde à domicile. Alors que les athlètes des autres nations se trouvent dans le "Team Hospitality" officiel (une tente située à côté de la station de départ) entre les courses, les Suisses disposent d'un appartement dans l'aire d'arrivée.
Des analyses vidéo y ont lieu entre 11h00 et 12h30 avec les coachs. Des séances de physiothérapie sont possibles, tout comme la prise de repas. Zoé Chastan explique que «la plupart des skieurs se nourrissent de barres, de fruits ou de viande séchée. Très peu prennent quelque chose de chaud.» Le ravitaillement ne semble pas revêtir une grande importance.
À midi et demi, c'est l'heure de la reconnaissance du second tracé. Puis pour se rendre au départ, les coureurs traversent la pente d'arrivée avec le téléski. Ils regardent d'en haut l'imposante paroi des tribunes. Le public se fait entendre jusqu'au sommet de la piste. Impressionnant.
Peut-on seulement se concentrer quand on entend déjà la ferveur des fans dans la cabane de départ? «L'aspect mental est encore plus marqué ici qu'ailleurs. Les encouragements stimulent les uns, rendent nerveux les autres. Certains manquent simplement de force dans la pente d'arrivée, car elle est très exigeante», livre Marc Berthod.
La cérémonie de remise des prix a lieu vers 14h30, juste après la course. Ensuite, le vainqueur doit se soumettre à un véritable marathon. Après diverses interviews dans l'aire d'arrivée, il doit se rendre dans la tente VIP. Enfin, et c'est une particularité d'Adelboden, il doit réaliser une empreinte de son pied pour que celle-ci soit plus tard gravée dans la pierre de la "Place of Fame".
Après la course, les autres skieurs retournent à l'hôtel avec leur serviceman. Là, chacun suit son propre programme. Certains rentrent chez eux, d'autres peuvent aller à la cérémonie de remise des prix au village de la Coupe du monde, qui a lieu à 19 heures. Des cloches de vache sont offertes aux cinq meilleurs athlètes. «Une tradition suisse à emporter», disent les organisateurs. L'année dernière, Loïc Meillard avait été très stressé. Troisième, il avait dû se rendre à 19 heures à la cérémonie d'hommage au lieu de préparer son slalom du lendemain.
Marco Odermatt, lui, avait eu le temps de fêter sa victoire. En 2023, il était rentré à Nidwald avec le car de son fan-club - avec une halte dans un bar de Lucerne!