«Je n'ai pas du tout dormi la nuit après ma médaille, tellement il y avait de l'émotion et de l'adrénaline!». Mais ce jeudi matin, Binta Ndiaye a eu le temps de reprendre ses esprits. Sa voix calme et posée au bout du fil le prouve. Mercredi, cette jeune Vaudoise a décroché le bronze aux Championnats du monde M21 de judo à Olbia, en Sardaigne, dans la catégorie -52 kg. Une formidable performance, d'autant plus que la résidente du Mont-sur-Lausanne vient de fêter – seulement – ses 17 ans.
Très mature sur le tatami, l'étudiante au gymnase Auguste Piccard à Lausanne l'est aussi à l'interview. «J'ai pris combat après combat, j'étais focalisée sur chacun d'entre eux sans penser à la médaille», analyse-t-elle à la manière d'un footballeur ou hockeyeur pro, rompu à ce genre d'exercice et aussi conscient de l'importance de la gestion mentale dans une telle compétition.
Il faut dire qu'au niveau des relations avec les médias, Binta Ndiaye est à bonne école. Et pour cause: Son papa, Abdoulaye Penda Ndiaye, est journaliste chez watson. Vous avez eu la chance de découvrir sa fine plume et son professionnalisme le mois dernier. Son abnégation aussi, à gratter des informations pour vous tenir le mieux possible au courant de l'actualité.
Un trait de caractère qu'il a réussi à transmettre à sa fille. «Avant la finale pour la troisième place, je me suis dit: "C'est la médaille ou rien!"», raconte Binta Ndiaye. Elle l'a décrochée en battant l'Azérie Sabina Aliyeva. Au final, la Vaudoise n'aura perdu qu'un seul combat – sa demie contre la Française Chloé Devictor, future lauréate – sur les cinq qu'elle a disputés dans ces Championnats du monde.
Cet exploit, la Suissesse le doit aussi à sa confiance:
Binta Ndiaye avait de quoi le croire: elle a remporté il y a deux mois les championnats d'Europe M18.
La judokate rêve désormais de nouvelles médailles mondiales et européennes, et surtout des Jeux olympiques de Paris en 2024. «Il y a peu de différence athlétique entre les M21 et la catégorie élite, alors j'espère pouvoir combattre dans celle-ci d'ici l'année prochaine déjà», avoue-t-elle.
Avant de retourner sur le tatami, Binta Ndiaye va s'accorder quelques jours de repos après avoir enchaîné les compétitions depuis juin. Elle profitera de passer du temps avec sa famille, notamment ses deux soeurs Awa et Sira, qui sont ses... triplées. Elles sont, elles aussi, des sportives aguerries, respectivement en athlétisme et en danse hip-hop. Décidément, il y a beaucoup de talent dans la famille Ndiaye!