C'est la plus grande manifestation de sport populaire du pays: tous les six ans, des dizaines de milliers d'athlètes se retrouvent pour la Fête fédérale de gymnastique. Après la dernière édition qui s'est déroulée à Aarau en 2019, la prochaine aura lieu cette année à Lausanne, du 12 au 22 juin.
Nouveautés, curiosités, ambitions des organisateurs: voici cinq points qui présentent cet événement colossal.👇
Une fête fédérale de gymnastique en Suisse romande, c'est une rareté. La dernière édition de ce côté-ci de la Sarine a eu lieu en 1978 à Genève, il y a donc 47 ans.
Pour 2025, la candidature de Lausanne a été préférée à celle de Lucerne. La capitale olympique accueillera ainsi la manifestation pour la cinquième fois, après 1855, 1880, 1909 et 1951.
Plus de 61 000 gymnastes se sont déjà inscrits aux compétitions de Lausanne, dont environ 85% d'Alémaniques. Le nombre de participants est certes légèrement inférieur à celui de la dernière édition à Aarau (67 806), mais il n'a jamais été aussi important pour une Fête fédérale de gymnastique en Suisse romande.
De plus, les organisateurs attendent nettement plus de visiteurs qu'en 2019 à Aarau et en 2013 à Bienne, où 200 000 personnes avaient suivi les compétitions. Les organisateurs lausannois espèrent attirer 300 000 visiteurs.
Le président du comité d'organisation, Cédric Bovey, explique que ces espoirs sont fondés sur le fait que Lausanne est une grande ville du pays (la quatrième en termes de population) et que la manifestation se déroule justement en plein centre-ville. De quoi augmenter le nombre de passants qui s'arrêtent spontanément. Les sites de compétition sont répartis au centre-ville et au bord du lac.
Les gymnastes pourront passer leurs nuits dans trois campings et 50 salles de sport, et les hôtels sont déjà bien remplis. «Si vous cherchez une chambre à Lausanne pour assister aux compétitions, n'attendez plus pour réserver», conseille Cédric Bovey aux futurs visiteurs.
140 compétitions seront organisées dans 22 disciplines. Elles sont accessibles librement et gratuitement aux spectateurs. Du trampoline à l'athlétisme en passant par la gymnastique, les 17 disciplines officielles de la Fédération suisse de gymnastique sont proposées. S'y ajoutent le volley-ball, l'unihockey, le dodgeball (balle au prisonnier), la gymnastique acrobatique et le waterings (un mélange d'agrès et de plongeon).
Une discipline établit un record. Jérôme Hübscher, chef de la promotion du sport à la Fédération suisse de gymnastique, détaille:
Pour la Fête fédérale de Lausanne, les inscriptions pour les agrès ont augmenté d'environ 30% par rapport aux éditions précédentes. Conséquence: les compétitions s'étendront sur quatre jours (pendant quinze heures quotidiennement) et seront réparties dans trois salles. «C'est du jamais vu», assure Jérôme Hübscher.
Les organisateurs lausannois explorent de nouvelles voies pour faire progresser l'inclusion des sportifs handicapés. Au lancer du poids et au saut en longueur, les athlètes avec et sans handicap seront réunis dans la même compétition. Et tous partageront le même classement. Selon Jérôme Hübscher, c'est «unique en Europe».
Mais comment une telle compétition peut-elle fonctionner, sachant qu'un handicap affecte les performances? Des formules mathématiques ont été développées en collaboration avec l'Université de Lausanne, explique Hübscher.
Concrètement, la performance réalisée par une personne handicapée doit être convertie en performance qu'elle aurait réalisée sans handicap. La fédération de gymnastique espère pouvoir élargir l'offre de compétitions inclusives lors de futurs événements, pour autant que cette première soit une réussite.
A Bienne et à Aarau, 20 millions de francs ont été budgétés pour l'organisation de la Fête fédérale. A Lausanne, les organisateurs ont longtemps tablé sur 25 millions. Finalement, ce sera 29, comme on l'a appris mercredi.
Cédric Bovey justifie cette hausse par la volonté d'offrir davantage de possibilités de restauration. Un peu moins de la moitié du budget provient des frais d'inscription des gymnastes. Le reste est assuré par des sponsors et, dans une moindre mesure, par les pouvoirs publics.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber